Dès sa sortie le 20 août, l'ouvrage avait suscité une vive polémique, relayée par Médiapart. Chargé de mission au secrétariat de l'égalité homme-femmes, Ralph Zurmely avait demandé le retrait du livre, estimant qu'il s'agissait d'une "ode à la misandrie" - sans pour autant avoir lu le livre - et qu'il s'agissait d'un délit pénal. Il avait alors menacé les éditeurs de poursuites judiciaires s'ils refusaient de retirer l'ouvrage de la vente. Aucune plainte n'a pourtant été déposée.
Après avoir dû prévoir trois tirages à 300, 500 puis à nouveau à 500 exemplaires, les deux éditeurs de la maison, bénévoles, avaient annoncé à Livres Hebdo leur volonté de trouver au livre un éditeur "plus installé" car "ils n'avaient pas de distributeur, ni de diffuseur, et que par conséquent, ils faisaient les colis à la main et allaient les porter à la poste".
Une version anglaise
En parallèle, l'éditeur américain Fourth Estate a annoncé avoir remporté les droits étrangers face à dix éditeurs pour pour la version anglophone de l'essai, qui sera publié sous le nom I hate Men le 26 novembre au Royaume-Uni. L'essai a été traduit par Natasha Lehrer, qui s'occupe également de la traduction du Consentement de Vanessa Springora (Grasset), prévu en février chez Harpervia. Selon la directrice de la maison d'édition, Moi les hommes, je les déteste est "intelligent et provocateur". "Il interroge avec audace les attitudes à l'égard du féminisme et de l'égalité, et rappelle également l'importance cruciale de la liberté d'expression et du droit d'offenser. Ce livre inspirera à la fois de l'espoir et de la rage - et insufflera du feu à un dialogue culturel vital en cours".