Après Cosey et Trondheim & Keramidas en mars (1), et Tebo à la rentrée, Régis Loisel livre à son tour une vision personnelle de l’univers disneyien. L’auteur de Peter Pan (Vents d’Ouest) et de Magasin général (avec Jean-Louis Tripp, Casterman) situe l’action de Café Zombo à l’orée des années 1930. Sur le plan formel, il rend un bel hommage à Floyd Gottfredson, dessinateur majeur des aventures de Mickey, qu’il a reprises deux ans après la création du personnage par Walt Disney en 1928. Optant pour le format à l’italienne des origines, il retrouve et sublime la vivacité de son trait, le rythme de ses histoires et de ses gags. Sur le fond, il pousse aux extrêmes le caractère du héros épris de justice en l’engageant dans l’action contre les turpitudes d’un promoteur immobilier véreux.
Victimes de la crise de 1929, Mickey et Horace ne trouvent pas de travail. Ils décident d’emmener Minnie et Clarabelle en vacances chez Daisy et Donald, sans oublier Pluto. L’occasion de parties de pêche et de baignades mémorables. Au retour, leur quartier a bien changé. Rock Fuller (sic) exproprie les habitants pour construire un golf. Pour les faire travailler sans heurts sur son chantier, il leur offre du "café Zombo", une drogue addictive, s’appuyant sur les malfrats Pat Hibulaire et Chicaneau, et deux chimistes à l’accent allemand. Il va falloir à Mickey et Horace, mués en militants de la cause ouvrière, beaucoup d’audace et d’imagination pour venir à bout de ces suppôts du capital. Mais Loisel redonne à Mickey toute l’énergie de sa jeunesse. Fabrice Piault
(1) Voir "A nous les petits Mickey !", LH 1072, du 12.2.2016, p. 48.