Depuis Pavillon 38 (Lattès, 2005, repris au Livre de poche), Régis Descott s'est taillé une place à part dans le polar français. Le romancier a prouvé à chaque nouveau livre sa capacité de se renouveler, à changer d'époque et de ton. Deux ans après un thriller futuriste, L'année du rat (Lattès, 2011, repris au Livre de poche), le voici qui propose un roman à la lisière des genres.
L'héroïne de Souviens-toi de m'oublier se nomme Iris Almond. Française aux origines anglaises, aux traits fins et au teint pâle, celle-ci est journaliste à la radio. Mère d'un garçon à l'orée de l'adolescence, Iris a depuis deux ans pour compagnon un homme de quinze ans son aîné, Antoine Boniface, qui a des manières d'enfant et un rire joyeux et communicatif. Ancien avocat spécialisé dans les entreprises en difficulté, Antoine est devenu un ambitieux politicien qui se présente aux prochaines élections législatives et que l'on pressent pour entrer au gouvernement.
Un soir, Antoine donne rendez-vous à Iris à un vernissage. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir que le peintre à l'honneur est Max Leenhart ! Ces deux-là se sont aimés, ont partagé "une époque bénie, une période merveilleuse". Lorsqu'elle posait nue pour lui, "dans toutes les attitudes, sous tous les angles". Les toiles de Max représentent désormais des animaux, dont un curieux chimpanzé qui frappe particulièrement Iris. Plus encore, elle est marquée par le fait que Max feigne de ne pas la reconnaître. Ce qui est à nouveau le cas, quelques jours plus tard, quand elle se rend à son atelier près du Père-Lachaise. Une Almond, le peintre lui explique en avoir connu une, sa soeur Emmy, au temps où il étudiait aux Beaux-Arts.
S'agit-il d'une mauvaise blague ? Est-il frappé d'amnésie, de "cécité affective" ? Très à son affaire, Régis Descott abat peu à peu ses cartes. Toujours aussi doué pour le mystère, l'auteur d'Obscura (Lattès, 2009, repris au Livre de poche) dévoile ici une nouvelle facette de son talent.