Darren, 22 ans, est serveur à Manhattan. Mais sa mère et sa petite amie voient plus grand pour ce major de promotion. Quand une occasion se présente en la personne de Rhett Daniels, gérant d'une start-up au succès fulgurant, Darren hésite à la saisir. « Qui dit occasion dit changement. Qui dit occasion dit action. Mais surtout, qui dit occasion dit échec potentiel. » Impressionné par les talents de vendeur de Darren, Rhett est certain de miser sur le bon poulain.

« Si tu nous rejoins [...], cela aura un gros impact sur ma société et un impact encore plus grand sur ta vie. » Darren ne soupçonne pas encore à quel point. En tant que seul Noir de la société, il lui faut composer avec le racisme latent de ses collègues (persuadés d'être post-raciaux), qui le comparent selon l'humeur à Martin Luther King, Malcolm X ou Sidney Poitier. Mais la fierté qu'il lit dans les yeux de ses proches l'encourage à tout accepter, jusqu'à se perdre.

Roman d'apprentissage se présentant comme une parodie d'un manuel du parfait vendeur, Buck et moi s'amuse de l'absurdité empreinte d'optimisme forcené du milieu start-up, que Mateo Askaripour a fréquenté avant de choisir l'écriture. À travers la réussite tourmentée de son narrateur, il témoigne avec humour de la ténacité des stéréotypes et des humiliations endurées au quotidien par des minorités soucieuses de s'intégrer. Un plaisir de lecture que l'on gratifie volontiers du castigat ridendo mores propre à toute bonne comédie.