Bande dessinée

Marguerite Demoëte nommée directrice artistique du Festival d’Angoulême

Marguerite Demoëte - Photo DR

Marguerite Demoëte nommée directrice artistique du Festival d’Angoulême

Venue du monde universitaire, Marguerite Demoëte remplace Sonia Déchamps, qui avait quitté la direction artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) au lendemain de sa 50e édition, en février dernier.

 

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Par Benjamin Roure
Créé le 06.06.2023 à 17h47 ,
Mis à jour le 07.06.2023 à 18h31

Marguerite Demoëte a été nommée, mardi 6 juin, directrice artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD), prenant la place laissée vacante depuis le départ de Sonia Déchamps. Dans le communiqué annonçant cette nomination, le FIBD parle d’une « nouvelle ère » qui s’ouvre pour lui après sa 50e édition, célébrée en janvier dernier.

Docteure en philosophie, titulaire d’un master de l’ESCP en management de l’édition, Marguerite Demoëte a travaillé une dizaine d'années auprès de différents éditeurs ainsi que dans l'univers de la photographie. Elle s'est tournée ces dernières années vers la médiation au sein du centre d'art du Jeu de Paume, tout en poursuivant un travail de recherche en arts à l’université de Lille. Elle a aussi collaboré avec Radio Nova sur différentes émissions littéraires. Par son parcours transdisciplinaire et ses différentes collaborations, elle n'est pas étrangère au monde de la bande dessinée, duquel provenaient ses prédécesseurs Stéphane Beaujean, Fred Felder, et enfin Sonia Déchamps.

« Dans un contexte où le festival doit continuer à innover, Marguerite Demoëte apporte un regard extérieur et une ouverture d'esprit qui seront très intéressants, indique Franck Bondoux, délégué général du festival. Son intérêt pour les nouveaux médias, son expérience dans la photographie sont des plus. Elle doit nous aider à avancer, à nous développer, sans jamais perdre notre ADN qui est notre positionnement culturel fort et notre considération envers les autrices et les auteurs. » 

Car l’heure ne serait plus à la légitimation de la bande dessinée face aux autres formes d’art ou de narration : le Festival d’Angoulême estime avoir accompli sa mission en ce sens, à travers des expositions dans de grands musées ou la réception de la bande dessinée au Collège de France, par exemple. La « nouvelle ère » que doit incarner Marguerite Demoëte, spécialiste de la médiation, sera justement celle d’une ouverture accrue à de nouveaux publics, notamment chez les jeunes.

Nouveaux médias et ouverture sociétale

Aux côtés de Fausto Fasulo, qui demeure directeur artistique chargé du secteur asiatique, Marguerite Demoëte sera chargée d’ouvrir le Festival d’Angoulême aux autres formes d’art et au monde numérique, et de renforcer son identité en tant que « lieu de création ». L’arrivée dans l’équipe, à l’automne, de Johanna Bondoux, fille du délégué général Franck Bondoux et professionnelle de l’audiovisuel, avait déjà impulsé le projet. Dans ce sens, un podcast produit par le FIBD a été lancé ce printemps, Mémoires en cases, autour des scénaristes transposant en BD la vie de personnalités extraordinaires (Madeleine Riffaud, Benoîte Groult…).

Au-delà de l’investissement dans les nouveaux médias, « l’orientation éditoriale » souhaitée par le festival se veut « largement ouverte, à l’instar du 9e art, sur les évolutions culturelles et sociétales ». Alors que certains membres de l’équipe ont quitté le navire dans la foulée de Sonia Déchamps, arguant notamment d’une surcharge de travail considérable et mal reconnue par la direction, le FIBD indique qu’il s’appuiera sur « une direction de la production artistique renforcée et des conseillers spécialisés ».

« L'événementiel est un secteur rude, souvent porté par des passionnés qui ne comptent pas leurs heures, reprend Franck Bondoux. Pendant des années, on a tout donné pour la programmation, mais si on veut proposer des services du niveau des événements internationaux, il faut continuer à se structurer et peut-être se soucier davantage des ressources humaines. C'est sûr, on souhaiterait toujours être plus nombreux, mais les équilibres budgétaires sont toujours délicats dans notre secteur. »

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