Les progrès en matière d’intelligence artificielle sont indéniables. Les multiplications récentes des usages de l'intelligence artificielle, notamment pour cloner des voix ou se substituer à elles, inquiètent les professionnels de la voix. Pour faire valoir leurs craintes, associations et syndicats d’acteurs de la voix enregistrée venus du monde entier se sont unis sous la bannière « Union des voix d’artistes » (United Voice Artists en anglais/UVA), pour contester l’utilisation « non réglementée et sans discernement » de l’intelligence artificielle, indique un communiqué. Un usage qui, d’après eux, pourrait conduire « à la destruction d’un patrimoine artistique pétri de créativité et d’émotions, qu’aucune machine ne peut produire ».
Plusieurs syndicats français
Les membres de l’UVA, dont font partie le Syndicat français des artistes interprètes ou encore l'Association professionnelle des comédies artistes-interprètes de la voix enregistrée, appellent donc à la protection et à la préservation de ce patrimoine. Ils somment aussi les pouvoirs publics de protéger les professionnels de la voix, dont les droits sont menacés par des intelligences artificielles récoltant des données à partir de contenus parfois protégés, et ce, sans autorisation.
L’Union en profite également pour rappeler que le phénomène de clonage de voix doit être soumis au consentement explicite des artistes interprètes et que l’utilisation, quelle qu’elle soit, de l’outil technologique doit être mentionnée en toute transparence.
Enfin, l’UVA s’adresse plus directement aux décideurs européens, avec lesquels elle se dit prête à collaborer « pour définir des réglementations permettant une utilisation des technologies de l’IA compatibles avec la créativité humaine, respectueuse du règlement général sur la protection des données (RGPD) et des droits des artistes ».
Lire : Livre audio : les voix artificielles ne séduisent pas encore les éditeurs
