La distribution change. Alors qu'elle s'appuyait historiquement sur des grossistes indépendants et des centres logistiques, elle n'a cessé depuis 25 ans d'uniformiser ses flux pour faire des économies d'échelle et être en mesure de servir ses plus gros clients. Au début des années 2000, il n'était même pas tout à fait incongru d'imaginer qu'Amazon balaierait la librairie indépendante. Les grossistes ayant presque tous disparu et, au gré des rachats et des fusions, le nombre de distributeurs s'étant progressivement réduit, quatre acteurs se partagent aujourd'hui l'essentiel du marché : Hachette Distribution, Interforum (Editis), Madrigall (avec la Sodis et UD) et MDS, devant une douzaine de distributeurs de plus modestes dimensions (Dilisco, Harmonia Mundi, Belles Lettres Diffusion Distribution, Pollen, DG Diffusion, Makassar...).
La nouveauté des dernières années est que ces distributeurs sont confrontés à un lent mouvement de « re-création » de librairies dans des zones rurales et périurbaines en voie de repeuplement. Mouvement que le Covid-19, en banalisant le télétravail, n'a fait qu'amplifier : des populations entières de salariés se sont éloignées des centres, consomment sur place... et présentent autant de terrains favorables à l'installation de librairies de proximité. Volontiers spécialisés et militants, parfois moins pressés, ces néolibraires participent d'une tendance de fond qui redéfinit les contours de la librairie traditionnelle. « On le voit au niveau des ou
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