A l'annonce de la fermeture de la Librairie de Provence (groupe Eyrolles), à Aix-en-Provence, l'association a rappelé la fragilité des librairies. "Il faut nous interroger sur le partage de la valeur dans la chaîne du livre, de l'auteur au libraire, entre mastodontes capitalistiques et acteurs indépendants", lit-on dans ce courrier, qui demande aussi aux "édiles locaux" de voir la librairie comme "un commerce culturel un peu particulier".
L'association interpelle les pouvoirs publics "sur les pratiques de bailleurs privés dont la liberté non encadrée risque de transformer nos centres-villes en zones de chalandise sans aucune personnalité parce qu'ayant des commerces toujours identiques dans les villes les plus dynamiques, ou en déserts commerciaux dans les villes en difficulté". Elle rappelle également "aux décideurs des politiques d'achat des collectivités et institutions publiques qu'à coût égal (grâce à la loi sur le prix unique du livre), l'achat local a un sens économique, environnemental, et en termes d'emploi et d'aménagement urbain ou du territoire."
La Librairie de Provence, qui emploie 21 salariés et occupe 800 m2 en centre-ville, accuse des pertes qui, en cumul, atteignent 5 millions d'euros. "Une situation en grande partie imputable, selon Serge Eyrolles, président du groupe Eyrolles, à l'augmentation incessante des loyers, qui aujourd'hui représentent plus de 10% du chiffre d'affaires. Notre local appartient à différents propriétaires et certains nous demandent jusqu'à 1 500 euros de loyer par mètre carré à l'année !", explique-t-il à Livres Hebdo.