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Les éditions Marie Romaine, « toujours à la recherche d'idées originales »

Marie-Romaine Panié - Photo Louise Ageorges

Les éditions Marie Romaine, « toujours à la recherche d'idées originales »

Un an et demi après la parution de ses quatre premiers ouvrages à l’automne 2023, Marie-Romaine Panié revient pour Livres Hebdo sur les premiers temps des éditions Marie Romaine.

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Par Louise Ageorges
Créé le 01.04.2025 à 17h44 ,
Mis à jour le 02.04.2025 à 09h48

« J'adore l’édition, c’est passionnant », ouvre Marie-Romaine Panié, fondatrice des éditions Marie RomaineD’avocate pénaliste à propriétaire de cabaret, en passant par la direction d’un groupe de protection sociale, cette néo-éditrice de 75 ans a déjà eu plusieurs vies. Elle aborde aujourd'hui ce nouveau chapitre avec enthousiasme et conviction.

Entre octobre et novembre 2023, sa maison d'édition publiait quatre premiers ouvrages. Un peu plus d'un an après avoir accompli son rêve, l’éditrice reconnaît humblement sa chance : « J’ai toujours essayé de mener des projets qui ont du sens, c'est un privilège que j’ai. »

« Heureusement que je ne suis pas toute seule »

Surdiffusion, recherche de manuscrits, déploiement sur les réseaux sociaux... Depuis son lancement, Marie Romaine n’a cessé de se développer. « J’ai commencé à recevoir beaucoup de manuscrits. C’est une activité très chronophage, heureusement que je ne suis pas toute seule »Entre une équipe de freelances et de stagiaires dont elle loue régulièrement les mérites, l'éditrice s'estime « bien entourée ».

Comptant désormais une vingtaine d'ouvrages à son actif, la maison d’édition a fait du chemin. Indépendante depuis ses débuts et bénéficiant notamment de sa retraite et d’un héritage conséquent, Marie-Romaine Panié peine toutefois à trouver des fonds. Elle indique aujourd'hui faire une pause dans les parutions. Mais loin de baisser les bras, la septuagénaire multiplie aujourd'hui les stratégies pour repartir de l'avant.

« Lorsque je choisis mes manuscrits, j’essaie de ne pas être toujours dans le même ronron »

Salons littéraires, signatures en librairies... Marie-Romaine Panié organise jusque chez elle des événements au cours desquels auteurs et autrices sont invités à présenter leur ouvrage à un public d'habitués. Parmi ses meilleures ventes, elle évoque notamment Chaos Machine de Max Fischer : « C’est un livre passionnant qui m'a coûté une fortune. » Basé sur l’influence des algorithmes, le livre du journaliste américain, paru en 2024, a remporté un succès à double tranchant, les coûts de traduction très élevés ayant grevé le seuil de rentabilité. Désormais, l’éditrice ne publie qu’en français : « Les livres à traduire, plus jamais. »

« Lorsque je choisis mes manuscrits, j’essaye de ne pas être toujours dans le même ronron. J’aime beaucoup les histoires d’amour, parce que je pense que c’est au cœur de nos vies à tous, mais je souhaite par-dessus tout qu’il y ait une richesse, une densité dans le récit. » Si certains des ouvrages de la maison ont été sélectionnés dans plusieurs prix prestigieux, comme le prix Goncourt du premier roman (À la lumière de Céline Gabaret), l’éditrice est toujours à la recherche de la perle rare : « C’est le rêve de tous les éditeurs ».

Nouveaux projets, nouvelle collection

Avant cette pause récente, la maison d’édition publiait une dizaine d'ouvrages par an. « J’ai choisi de tirer en petite quantité, quitte à réimprimer », explique l’éditrice. De la poésie au théâtre, en passant par la romance, les éditions Marie-Romaine proposent une sélection variée et répartie dans trois collections initiales (littérature, spiritualité, essai), auxquelles s’est récemment ajoutée une collection polar, créée à l'occasion de la parution de Drôles de singes de Jean-François Guggenheim.

Parmi ses prochains projets, Marie-Romaine Panié espère voir l’un de ses auteurs, Christian Charrière-Bournazel, intégrer l'Académie française. Son dernier ouvrage, Perpétuité, était d'ailleurs présenté lors du dernier Salon Luxembourg, organisé par l’éditrice dans son appartement.

Enfin, la maison d’édition s'apprête à publier un ouvrage sur l’affaire Pelicot, porté par l’ancienne journaliste du Parisien Clara Seren-Rosso, envoyée sur place par l’éditrice pour suivre l’intégralité du procès.

Pour les prochaines années, Marie-Romaine Panié reste optimiste : « Mon déficit se réduit, je suis sur la bonne voie. » L'éditrice espère voir sa maison rachetée prochainement par un partenaire.

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