Les aventurières de l’histoire
Depuis la reprise de la collection par Isabelle Gallimard dans les années 1990, « Le Temps retrouvé » s’est adapté à son époque. Il est passé en poche en 1999 « pour que tout le monde puisse accéder aux livres », précise la directrice de maison, et a fait avancer son curseur chronologique : « depuis quelques années, on a ouvert le catalogue à des textes du XXème comme Dix jours qui ébranlèrent le monde de John Reed, pionnier du récit reportage avec cette vision de la révolution russe en 1917 », continue-t-elle.
Le 11 mars, douze titres de la collection sont remis en vente. Une façon de valoriser à nouveau des ouvrages emblématiques comme Lettres de la Princesse Palatine ou encore Mémoires de Marguerite de Valois. A cette occasion, pour deux titres achetés en librairie, Mercure de France offre une anthologie de textes exclusivement féminins, Les aventurières de l’histoire, compilation de textes de femmes qui représentent le catalogue. « Des voies de femmes exceptionnelles dont la personnalité forte a permis à leurs écrits de rester », affirme Jean Michel Decimo.
Raconter l’Histoire par le petit récit
Une ligne éditoriale possible grâce aux deux éditeurs Philippe Artières et Sandrine Fillipetti mais aussi grâce à des textes inattendus à l'histoire bouleversante. « Un jour, un Monsieur arrive dans les bureaux », raconte Isabelle Gallimard, « il avait apporté avec lui un échange de lettres que son arrière grand-oncle jésuite avait eu avec sa mère et sa sœur lors d’un long voyage en Chine. Les lettres mettant longtemps à arriver, il avait continué à écrire à sa mère alors que celle-ci était morte. »
« Avec "Le Temps retrouvé", nous souhaitons raconter l’histoire par le "petit bout de la lorgnette" », ajoute-t-elle. Que cela soit par la voie de la première femme de chambre de Marie-Antoinette ou par celle de la nièce d’Edouard Manet, l’histoire est ainsi perçue à travers l’écriture de « personnages secondaires ».