Le SNE a apporté sa contribution à la consultation sur les contenus et usages numériques

Le SNE a apporté sa contribution à la consultation sur les contenus et usages numériques

Le cabinet du secrétariat d'Etat à la prospective numérique souligne que les fonds du grand emprunt relèvent de l'investissement, avec un retour attendu, y compris pour les quelque 150 millions d'euros promis au patrimoine écrit.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h52

Lancé le 7 juin dernier par le Secrétariat d'Etat à la prospective numérique et par le Commissariat général à l'investissement (CGI), l'appel à idées sur l'utilisation des 2,5 milliards d'euros du grand emprunt dévolus aux contenus et usages numériques a reçu quelque 400 contributions, dont celle du Syndicat national de l'édition (SNE), parmi 31 concernant spécifiquement la numérisation de contenus.

Selon La Tribune, le projet du SNE propose de numériser 500 000 titres épuisés, en association avec la Bibliothèque nationale de France, pour un coût estimé à 50 millions d'euros. Le retour sur investissement viendrait de la cession de licence d'exploitation à des bibliothèques ou des universités, ou de la vente de contenus aux particuliers. Les éditeurs sont prêts « à céder les droits des livres ainsi numérisés qui passeraient alors sous un système de gestion collective » indique le quotidien. Ce schéma était évoqué dans le rapport de Christine Albanel sur le livre numérique « créateur de valeur ».

Des opérateurs techniques tels Jouve (gestion de contenu) ou Polinum (groupement de recherche et développement sur la numérisation) ont aussi présenté des projets mentionne le conseiller technique au cabinet du secrétairiat d'Etat à la prospective numérique, Pierre Bonis, qui aurait souhaité que la BNF apporte aussi sa contribution. La Bibliothèque « n'a pas répondu et on le regrette, car c'est un acteur relativement incontournable de la numérisation des contenus écrits ».


"Il faut intéresser [le gouvernement] à la commercialisation des copies numérisées"

Il ne s'agit pas de numériser simplement quelques centaines de milliers d'ouvrages, dans un processus qui remplacerait ce qui existe déjà : « le grand emprunt n'a rien à voir avec un plan de relance qui verserait des subventions pour soutenir un secteur économique ; l'Etat veut agir en tant qu'investisseur avisé, dans des projets porteurs d'avenir, d'activités nouvelles, de créations d'emploi, pour structurer des filières complètes dans le numérique. Mais l'Etat attend aussi un retour sur investissement : il faut l'intéresser à la commercialisation des copies numérisées » insiste Pierre Bonis.

Les représentants de la BNF ont toutefois déjà rencontrés ceux du Commissariat général à l'investissement, chargé de piloter les investissements dans le cadre du grand emprunt, dans des projets qui ont vocation « à être rentable ». A l'automne 2009, le ministère de la Culture avait obtenu que 750 millions d'euros du grand emprunt soient réservés à la numérisation du patrimoine, dont 150 millions d'euros pour l'écrit. Les règles d'attribution ont ensuite été clarifiées : un quart seulement de cette somme sera attribué sous forme de subventions.
15.04 2015

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