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Le SLF ouvre le chantier de la formation

Matthieu de Montchalin - Photo © O. Dion

Le SLF ouvre le chantier de la formation

S’appuyant sur le recueil Propos sur le métier de libraire, le syndicat a invité, lundi 25 novembre, les professionnels à réfléchir à la manière de penser et d’enseigner leur métier.

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Par Cécile Charonnat
Créé le 26.11.2013 à 18h27

Avec leurs Propos sur le métier de libraire, publiés en juillet dernier par la maison d'édition de la librairie Ombres blanches (Toulous), Christian Thorel (Ombres Blanches) et six de ses confrères voulaient offrir une alternative au “discours purement économiste” qui domine, selon eux, la librairie, et engager une réflexion sur la pratique quotidienne du métier de libraire et son enseignement. Le message a bien été reçu par le Syndicat de la librairie française, qui conviait, lundi 25 novembre à l'Hôtel de Massa, à Paris, les auteurs du fascicule à détailler leurs propos.

Après une très forte étape institutionnelle et économique, engendrée par l'élection présidentielle et les Rencontres de Bordeaux, il est logique que le SLF s'inscrive dans cette démarche, justifie son président, Matthieu de Montchalin. Participer à cette réflexion sur le métier fait partie de ses missions au même titre que ses travaux sur le modèle économique de la librairie”.

Accueillir, vendre, assortir, animer.

Quelque 80 personnes, parmi lesquelles bon nombre d'éditeurs, de diffuseurs et de distributeurs, ont fait le déplacement. A la tribune Josette Vial (Compagnie, Paris 5e) a ouvert le bal en rappelant notamment l'origine du projet: “donner une vision optimiste et enthousiaste de [la] profession”, “expliquer la complexité de ce métier fait d’un agrégat de tâches parfois très simples, parfois difficiles” et “démontrer que la librairie a, en elle-même, des ressources, des capacités parfois inexplorées, pour se battre et se donner un avenir.

Lui succédant, Pascal Thuot (Millepages, Vincennes) est revenu sur le contenu du livret en proposant de “revisiter les 4 piliers de la librairie que sont l'accueil, la vente, l'assortiment et l'animation.” Alors que Christian Thorel se penchait sur le rôle de la culture générale dans le métier de libraire, Philippe Touron (Le Divan, Paris) a dégagé deux nécessités: “clarifier le corpus du métier tout en y intégrant son histoire et une définition exacte, et innover en s'adaptant aux nouvelles technologies.”

Retour des Cahiers

Le jeu de questions-réponses qui a suivi a surtout porté sur les problématiques liées à la formation. Le directeur de l'Institut national de formation de la librairie (INFL), Claude Naves, s'est interrogé sur les solutions à opposer à la baisse du nombre des candidats et à leur “déficit de plaisir, de désir et d'envie”. En réponse, Josette Vial a exhorté les organismes de formation à s'emparer du fascicule afin de nourrir leurs contenus. “La formation initiale n'est plus à la hauteur des attentes des libraires d'aujourd'hui. Aux organismes d'inventer de nouveaux contenus pour que nos apprentis soient réellement capables de proposer des savoirs.” La place du numérique et des rayons qualifiés de difficiles, tels les sciences humaines, ont également été abordés.

Première manifestation concrète de cette volonté de théorisation du métier de libraire, la reparution en 2014 des Cahiers de la librairie, sous la houlette de Christian Thorel, a été confirmée par Matthieu de Montchalin. Reste à leur trouver une forme et un contenu.

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