15 janvier > roman France

Deux ans après s’être fait remarquer avec La philosophie selon Bernard, premier roman décapant qui ressort également en Pocket, Patrice Jean revient chez Rue Fromentin avec Les structures du mal. On y découvre un homme qui ne porte jamais de cravate, sauf dans les mariages. Le solitaire et désabusé Paul Hartmann vient de fêter ses 44 ans. Il y a encore quatre ans, il enseignait la philosophie. Avant d’y renoncer. De changer radicalement de voie et de se faire engager comme employé dans un commerce de vêtements pour femmes proposant jupes et collants.

Le natif de Nantes habite à Port-Blanc. Il occupe un deux-pièces dans une résidence vide aux trois quarts durant l’année. Il a essayé de traduire le Zibaldone de Leopardi bien qu’il ait appris entre-temps que Bertrand Schefer l’avait déjà fait pour Allia. Un jour, il est de nouveau confronté à Henri Berg, un psychanalyste qu’il avait fréquenté pendant son service militaire, à l’occasion de permissions, et qu’il n’a plus revu. Terrassé par deux attaques, Berg a manifesté l’envie de converser avec lui. Ce qui va amener Paul à revenir dans l’Est pour se rendre au chevet de son ancien mentor et à revoir la fille de celui-ci, Virginie, dont il était très amoureux il y a plus de vingt ans.

Paul n’a pas non plus oublié la longue lettre que lui avait adressée jadis le psychanalyste, dans laquelle il lui parlait de la guerre d’Algérie. Et évoquait la fin tragique d’un certain Lounès Kessous, tué d’une balle dans la tête, à 22 ans, alors qu’il combattait pour son peuple… Le roman lancinant de Patrice Jean s’interroge sur la culpabilité, l’instinct de survie. Sur les fardeaux que l’on traîne et les comptes qu’on se doit de régler. Al. F.

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