Pour les 120 ans de la naissance de Mao Zedong, une nouvelle édition du célèbre Petit livre rouge devrait être publiée en décembre en Chine si le gouvernement donne son accord, a relaté le site web du Guardian le 27 septembre. Ce recueil des citations du Grand Timonier, dont le titre exact est Citations du président Mao Tsé-Toung (Seuil, 1967), est le deuxième livre le plus imprimé au monde après la Bible.

Mais cette réédition est la première depuis 1979, année qui suit l’accession au pouvoir de Deng Xiaoping, marquant l’ouverture d’une période nouvelle pour la Chine. Elle devrait sortir en trois versions, une courte, une moyenne mais aussi une longue de 240000 caractères, qui coûtera 242 euros (2000 yuans). Ce qui n’a pas manqué de susciter des critiques dans le pays. Un dessin représentant les pages du livre en billets de banque a ainsi été publié sur le Twitter chinois.

Un outil "scientifique" et "pas politique"

L’ouvrage a été publié par le gouvernement de la République populaire de Chine à partir de 1964. Il devient un instrument de culte de la personnalité de Mao Zedong pendant la Révolution culturelle, où un milliard de copies circulent. Mais la production de ces livres a été stoppée après la mort de Mao Zedong. Des réimpressions ont été effectuées depuis, mais aucune nouvelle édition n’a vu le jour.

L’éditeur Chen Yu, chargé de publier cet ouvrage, est membre du centre de recherches des sciences militaires de l'Armée populaire de libération (APL). Mais il se défend de toute intention politique: «Nous voulons seulement éditer le livre, comme les autres spécialistes travaillent sur les Entretiens de Confucius». Le titre n’inclura pas le mot «citations», et sera attribué non pas au «Président» Mao, mais à Mao Zedong, plus neutre.

Selon une résolution adoptée en 1981 par le parti, Mao Zedong a eu à 70% raison et tort à 30%. Mais l'ancien dictateur reste une figure importante de la Chine moderne. Xi Jiping, actuel numéro un du parti communiste, le cite régulièrement dans ses discours, son corps est exposé dans le mausolée place Tian'anmen, à Pékin, des portraits de lui sont accrochés dans tout le pays et son visage est imprimé sur les billets de banque.