« Reprendre sa pleine liberté de parole ». Telle est la motivation officielle qui a poussé, jeudi 5, Azouz Begag à quitter ses fonctions ministérielles. Une déclaration qu’il met aussitôt en pratique dans un livre Un mouton dans la baignoire, à paraître le 11 avril aux éditions Fayard. l’ex-ministre délégué à l’égalité des chances y fait une critique sur son expérience au gouvernement et ses rapports avec le candidats à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy.
Selon le journal La Croix (édition du 6 avril), l’Elysée et Matignon avaient exhorté le ministre, soutien déclaré de François Bayrou, à « renoncer à la publication de ce livre, le temps de la campagne électorale ». Toujours d’après La Croix, l’auteur aurait tenté d’en différer la sortie, en vain. Joints par téléphone, les éditions Fayard répondent de façon laconique : « Apparemment, Azouz Begag n’a pas tenté d’obtenir un délai puisque le livre sort mercredi ».
Des extraits du titre seront même proposés en avant-première, dès samedi, dans les colonnes de Marianne. Témoignage sur deux années d’expérience au sein du gouvernement, Un mouton dans la baignoire est d’ores et déjà présenté par certains médias comme un ouvrage à charge contre des membres du gouvernement, Nicolas Sarkozy en tête. Si Azouz Begag ne s’est jamais caché de ses désaccords sur des questions de fond avec le président de l’UMP, il livret ici quelques anecdotes exclusives concernant le tempérament personnel de l’intéressé, sans négliger, aussi, quelques bons souvenirs. Ainsi, se sentant persécuté, il retranscrit ce qu'il entend le 2 novembre en Conseil des ministres : 'Il est scénariste, il fait du civisme, c'est un écrivain... Il n'y connait rien en politique... C'est le Beur de Villepin.'
Traitant de menteur le Ministre de l'intérieur de l'époque, il étale dans son livre leurs différents verbaux mais aussi leurs ressentiments personnels. Les insultes qui auraient été émises par Nicolas Sarkozy sont consignées avec précision (et reproduites dans tous les journaux depuis ce week-end). Les 'noms d'oiseaux' que s'échangaient les deux anciens membres du gouvernement de Dominique de Villepin contre-balancent les agressions plus ou moins argumentées d'Eric Besson contre Madame Royal. Des livres qui salissent un peu la campagne électorale mais qui semblent passionner les lecteurs.
voir aussi Les librairies, nouveau terrain de bataille pour les présidentiables