Contrairement à la plupart des intervenants à l'exception des Chinois, l'éloquent avocat s'est exprimé dans sa langue, s'exposant à une traduction simultanée en anglais qui a rendu son propos moins vivant qu'en version originale. Devant un auditoire composé de 200 éditeurs venus du monde entier, il a ouvert son intervention comme à son habitude par la citation de Beaumarchais, incipit de La Gratuité c'est le vol, 2015 : La fin du droit d'auteur : "Pour pouvoir créer, encore faut-il au préalable dîner".
Il a ajouté : "On nous dit qu'il serait ringard de considérer qu'un auteur et un éditeur doivent être payé à chaque fois qu'une œuvre est exploitée car les auteurs contribueraient à l'intérêt général. C'est le mythe de la culture pour tous", incarné selon lui par le commissaire européen en charge du marché unique numérique, l’Estonien Andrus Ansip. Il a aussi noté la portée symbolique dans le choix du rapporteur de cette réforme, le seul député issu du parti pirate, Julia Reda.
Le point de vue du consommateur
Selon Richard Malka, la Commission européenne est mue par une "logique consummériste" à savoir qu'elle prend le point de vue du consommateur. Cependant le consommateur est aussi un citoyen qui a besoin d'une liberté d'expression. Il qualifie le projet de Bruxelles de "régression démocratique".
Réussissant à rendre accessible un débat assez technique, l'avocat a rappelé les trois points inquiétants selon lui, qui restent dans le projet de réforme à savoir le data mining, le Prêt numérique en bibliothèque et l'exception pédagogique.
La Commission européenne devrait finalement présenter fin septembre 2016 son projet de révision de la directive européenne sur le droit d’auteur initialement annoncé pour fin 2015.