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La salon du livre de Montréal, révélateur de la vitalité du marché québécois

Remise du prix Janette-Bertrand à Marie-Hélène Larochelle pour Toronto jamais bleue (Leméac) lors du Salon du livre de Montréal - Photo LivMann Tremblay

La salon du livre de Montréal, révélateur de la vitalité du marché québécois

Animée par la thématique de l'espace-temps, la 47e édition du Salon du Livre de Montréal a enregistré un record de fréquentation pour cinq jours de programmation festive autour du livre et de la lecture.

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Par Marie Fouquet
Créé le 03.12.2024 à 11h00

La 47e édition du Salon du livre de Montréal s'est déroulée sur cinq jours riches en rencontres, conférences, dédicaces et festivités. Au total ce sont 92 000 visiteurs et visiteuses qui ont déambulé entre les quelque 695 stands de maisons d’édition et les différents espaces consacrés au fanzine, à la littérature autochtone, à la jeunesse, aux événements et aux animations autour du livre et de la lecture.

En tout, 5 500 séances de dédicaces se sont tenues avec quelque 2 000 auteurs et illustrateurs parmi lesquels Julie Doucet, Kev Lambert, Yara El-Ghadban, Danny Lafferrière, Martine Delvaux, venus rencontrer leur public. Tout cela encadré par une équipe de 425 bénévoles en tee-shirt orange.

La jeunesse et l'avenir

Près de 50 % du Salon et de sa programmation étaient dédiés au jeune public cette année. Parmi les jeunes visiteurs, 20 000 élèves du primaire et du secondaire ont notamment été au rendez-vous lors des matinées scolaires, dès les premiers jours du Salon.

Parmi les expériences qu'ils ont pu y vivre, les « Défis littéraires », pour tester leurs connaissances sur le monde littéraire, ont rencontré un vif succès. Tout comme les nombreuses et passionnantes discussions, notamment sur l'adolescence et le passage à l'âge adulte et sur les manière de se percevoir et de se présenter au monde, « Devenir soi, s'affirmer queer », sur les problèmes de santé mentale, « Quand les pensées intrusives s’enracinent », ou encore les manières d'éprouver le monde à l'ère de l'éco-anxiété.

À la librairie Le Port de tête, le philosophe Alain Deneault s'est entretenu avec son éditeur Mark Fortier, de la maison Lux, pour une exploration de son nouveau livre : Faire que ! Car le Salon du livre de Montréal, a aussi donné l'occasion à de nombreux événements de se dérouler hors les murs du palais de congrès, et ce, tout au long du mois de novembre.

Les prix littéraires du Salon

La grande nouveauté de cette édition reste la première remise du prix littéraire Janette Bertrand, un nouveau prix « pour célébrer l'engagement littéraire en faveur d’une société plus juste et égalitaire ». La lauréate, Marie-Hélène Larochelle, autrice de Toronto jamais bleue (éditions Leméac), s'est distinguée parmi une liste riche de cinq autrices (comprenant aussi Léa Clermont-Dion, Martine Delvaux, Claudia Larochelle et Élise Turcotte). Son roman traite des femmes itinérantes et prostituées dans une ville indifférente à leur sort, alors que le Canada connaît actuellement une crise du logement sans précédent. « Ce moment a été tout à fait unique, notamment grâce à la présence de Madame Bertrand et Madame Marois, deux femmes très importantes qui ont brisé le plafond de verre. C'est aussi cela le salon : nous unir et grandir ensemble », commente le directeur général du Salon, Olivier Gougeon.

Le prix Fleury Mesplet, attribué lors de cette même soirée d'inauguration, a été décerné à Jean-François Bouchard, pour « son rôle actif au sein de maisons d'édition influentes et son engagement dans des organismes clés ».

Enfin le prix littéraire France-Québec/Francophonie 2024 a récompensé Éric Chacour pour son livre Ce que je sais de toi (Philippe Rey).

La Corée, invitée d'honneur

Du côté du pays invité d'honneur cette année, le pavillon de la Corée n'a pas désempli. À l'occasion de l'année des échanges culturels Corée/Canada 2024-2025, c'est toute la richesse de la littérature et de la culture coréenne qui s'est donnée à voir, à entendre et à lire. Les livres de l'écrivaine coréenne Han Kan, prix Nobel de littérature cette année, étaient évidemment sous les projecteurs. « Riche en partages et nouveautés, cette 47e édition du Salon du livre de Montréal est venue confirmer son nouvel élan alors que la littérature québécoise n’a jamais aussi bien rayonné, plurielle et audacieuse ! », conclut Olivier Gougeon.

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