1er juin > Jeunesse France > Nadine Robert et Gérard Dubois

Que peut-il bien y avoir de l’autre côté de la forêt ? Depuis toujours, cette question taraude le papa d’Arthur le lapereau. Pas le genre à croire la rumeur qui bruisse de loups, ogres et autres blaireaux géants. Soit, mais comment savoir ce que cache la barre sombre et dense du bois alentour ?

Un beau jour, le père a une idée lumineuse. "Une idée gigantesque", précise-t-il. Pour cause : il veut construire une tour si haute qu’on pourra enfin voir de l’autre côté. Fiston lapin émet aussitôt un bémol. "Une tour ? Mais avec quoi allons-nous la construire ?" Mystère et boule de poils… Pour toute réponse, Lapin père se rend au moulin pour y faire moudre le grain récolté. Puis, jusque tard dans la nuit, il cuit des pains ronds et chauds qu’il étale le lendemain devant sa fermette.

Par l’odeur alléchés, les villageois pointent aussitôt leur museau. Le troc est simple : un pain contre quatre pierres. Peu à peu, ce sont de longues queues de lapins à brouettes qui font le pied de grue pour acheter les miches qui partent… comme des petits pains. Résultat, les caillasses s’entassent. Quand le père, exténué par son labeur, s’endort au pied de sa tour, la solidarité lapine prend le relais. Et la tour sans fin finit par prendre fin. Curieux comme des pies, Arthur, son père et le chien s’empressent de grimper tout en haut. Et là, que découvrent-ils ?

La chute de l’histoire est à la hauteur de cet album généreux où rien n’est impossible à qui s’entraide. Le dessin à la fois tendre, poétique et minimaliste de Gérard Dubois met en joie. Qu’elles expriment l’effort, le bonheur ou la curiosité, les trognes des lapins sont trop mignonnes. Leurs costumes, pantalons rayés et vestes cintrées, aussi.

Fabienne Jacob

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