Le narrateur a 35 ans. Il travaille dans le cinéma. C'est un angoissé qui panique et culpabilise pour tout et pour rien, boit et fume beaucoup trop. Actuellement, il est seul à Paris, avec sa fille de 5 ans, et ils s'ennuient. Alors, il décide de rejoindre illico sa femme, qui les attend dans leur maison sur une île au large du Cotentin. Les voilà partis prendre le dernier ferry.
Mais rien ne va se passer comme prévu.
Lorsqu'ils arrivent, le bateau ne part pas, on ignore pourquoi. Ils trouvent à se loger dans un hôtel sinistre, mais tenu par la gentille Paméla. La gamine pique une crise, parce qu'elle a perdu son léopard en peluche. Et puis, le lendemain, le ferry a totalement disparu. Une mystérieuse épidémie frappe le pays. Confinement et quarantaine sont décrétés, on ne sait jusqu'à quand. Le narrateur et sa fille sont donc coincés dans leur hôtel. Au début, on s'occupe. Papa travaille sur son ordi, raconte de belles histoires d'arbres, maman téléphone et les attend vite, avec tout son amour. Et puis tout dégénère : la gamine fracasse l'ordinateur, le père craque jusqu'à flirter avec Paméla. Il est temps de partir, clandestinement. Il trouve un petit bateau, mais la mer ne se laisse pas dompter comme cela... On n'en dira pas plus.
Sans jamais citer le Covid, Julien Decoin signe un roman angoissant, une espèce de huis clos marin, sans doute nourri de quelques éléments personnels. Mais navigateur, fils d'un écrivain de marine (l'académicien Goncourt Didier Decoin), Decoin junior n'aurait pas commis une folie comme son narrateur. Du moins on l'espère.
Temps calme, pleine tempête
Seuil
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 18 € ; 192 p.
ISBN: 9782021519136