La part animale. Près de sa maison, Adam joue souvent aux abords d'un chantier de construction. Un jour, il y croise une drôle de petite fille « toute sale et tout sourire » qui porte d'étranges sabots et qui barbote dans la boue. C'est la petite Sabot. Il joue et se lie d'amitié avec elle. Hélas, l'été arrive avec ses journées de sécheresse et efface toute trace du mystérieux petit être. Plus tard, depuis la fenêtre de sa chambre, Adam devine dans l'obscurité, près de la poubelle, un manteau de peau accroché à côté d'une fillette qui n'est autre que la petite Sabot. Dès lors il comprend qu'elle est mi-humaine, mi-marcassin. Aussi n'a-t-il de cesse de la retrouver pour la prévenir du danger qu'elle court à cause de son père chasseur. Il parvient bientôt à une grotte où il assiste en secret à un rituel. À la paroi sont accrochés trois petits manteaux de peau à côté desquels dansent la petite Sabot et ses frères en l'honneur de leur mère abattue par des chasseurs. Après avoir revêtu une peau d'animal et s'être barbouillé de boue, c'est au tour d'Adam d'entrer dans la danse sacrée. L'histoire écopoétique imaginée par Jean-Christophe Cavallin brouille les genres de façon enchanteresse. Ici, les animaux sont profondément humains et les humains assument volontiers leur versant animal. Quant aux illustrations de Marine Schneider, elles sont superbes, tant dans la danse rituelle des petits corps barbouillés de boue dans la grotte que dans la silhouette des gracieux marcassins bondissant parmi les taches vertes, mauves et marron de la forêt.
La petite Sabot
Albin Michel Jeunesse
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 18 € ; 48 p.
ISBN: 9782226496737
