Le livre en 2030

Jean-Baptiste Andrea : « Les gens veulent l’odeur et la sensation du livre »

Jean-Baptiste Andrea - Photo Olivier Dion

Jean-Baptiste Andrea : « Les gens veulent l’odeur et la sensation du livre »

LH Le Magazine a eu cinq ans, en septembre. L'occasion pour la rédaction de Livres Hebdo d'interroger un large panel d'acteurs du monde du livre et de leur demander comment ils l'imaginent dans cinq ans. Aujourd'hui, Jean-Baptiste Andrea, auteur de Veiller sur elle (L’Iconoclaste), prix Goncourt 2023.

Par Pauline Gabinari
Créé le 03.10.2025 à 09h45

Alors que Livres Hebdo célébrait en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.

Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Jean-Baptiste Andrea, auteur de Veiller sur elle (L’Iconoclaste), prix Goncourt 2023.

« Il y a une forme de résistance culturelle »

« Je me méfie de tout ce qui est prédiction. Je suis un fervent croyant des sciences. Tout le reste est de la science-fiction pour moi, d’autant plus ce qui est lié aux nouvelles technologies, qui génèrent beaucoup de peur. L’intelligence artificielle est entrée dans la vie du livre comme le synthé est arrivé dans celle de la musique. Mais le synthé n’a pas sonné la fin de la musique et je crois que ce sera pareil pour le livre. Il y a une forme de résistance culturelle.

« La concentration de plus en plus forte du milieu précarise encore plus le statut des auteurs »

Les gens veulent l’odeur et la sensation du livre. La vraie menace se trouve ailleurs selon moi. La concentration de plus en plus forte du milieu précarise encore plus le statut des auteurs et fragilise ce métier qui reste ignoré comme profession à part entière. J’espère donc que dans les années à venir nous réussirons à créer une vraie force pour pouvoir défendre nos droits. »

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