Il n'était apparu qu'une seule fois sur un plateau d'une grande émission télévisuelle, c'était à Apostrophes en 1985 pour parler de Je soussigné Charles le téméraire (Labor). Gaston Compère, né le 27 novembre 1924 et mort le 14 juillet dernier, n'y était pas dans son élément, préférant la discrétion, le silence, se détournant sans fausse pudeur des honneurs. Pourtant il fut pourtant souvent récompensé : le Prix Rossel en 1978, principale récompense littéraire belge, pour son Portrait d'un roi dépossédé (Belfond) puis dix ans plus tard, le Grand prix international d'expression française pour l'ensemble de son œuvre, bâtie sur le questionnement du mal d'exister, ou « l'inconvénient d'être né ».

Belfond, Le cri, La Renaissance du livre, ou encore les Eperonniers éditèrent poèmes, romans, essais (notamment sur Jean-Sebastien Bach, son grand culte), ou encore pièces de théâtre. Outre son doctorat en philologie romane, familier du romantisme allemand il était l'un des grands connaisseurs de Maurice Maeterlink, seul Nobel de littérature belge. Il écrivit son premier livre, un recueil de poèmes (Géométrie de l'absence, éd. De Rache) à 45 ans, son premier roman (Sept machines à rêver, Belfond) à 50 ans. Sa dernière publication fut Je soussigné Louis XI (Labor), en 2005.

Il souffrait du syndrome d'Atlas, qui finalement le terrassa.