Napoléon Bonaparte (1769-1821) a toujours eu une foi aveugle dans ce qu'il appelait sa « bonne étoile ». À raison jusqu'en 1815, à tort ensuite. Il n'empêche que, dès 1799 et jusqu'en 1812, il a échappé à un nombre conséquent d'attentats, complots et conspirations, dont certains exploités voire mis en scène (comme lors du coup d'État du 18 brumaire qui le fit Premier consul) par sa propagande, bientôt impériale, aussi efficace que sa police, surtout sous le règne du redoutable Fouché. Mais Savary n'était pas mal non plus.
Si l'on veut catégoriser les affaires, comme le fait Jacques-Olivier Boudon, historien spécialiste de l'Empire, on peut distinguer les attentats individuels, mal préparés, dont les auteurs, comme le jeune illuminé allemand Friedrich Staps, fan de Jeanne d'Arc, se font prendre avant même d'être passés à l'acte. Celui-là sera fusillé, en 1809. Il y a aussi les coalitions de mécontents, royalistes ou républicains, surtout des soldats retraités et frustrés, dont les maîtresses parlent trop, et dont les entreprises sont vite dénoncées, démantelées et les auteurs châtiés, seulement les meneurs, comme Cadoudal, en 1804. Et puis il y a les adversaires résolus, acharnés, comme le général Malet, qui anima deux conspirations, en 1808 puis en 1812. Napoléon guerroyait en Russie. Mais le système a tenu, et Malet a été fusillé.
C'est passionnant, extrêmement bien documenté, contextualisé, et conté de façon fort agréable.
Ils voulaient tuer Napoléon. Attentats, conspirations et complots
Tallandier
Tirage: 3 500 ex.
Prix: 20,90 € ; 304 p.
ISBN: 9791021048089