L’Union internationale des éditeurs (UEI) s’est inquiétée dans un communiqué en date du 6 juillet du sort de l'éditeur turc en exil Ragip Zarakolu. Réfugié en Suède depuis 2012, l’éditeur apparaît dans les rapports des agences nationales turques comme faisant l'objet d'une demande d'extradition dans le cadre d'un compromis entre la Turquie et la Suède sur l'adhésion de la Suède à l'OTAN.

Né en 1948, Ragip Zarakolu a créé sa maison d'édition "Belge" avec sa femme Ayse Nur en 1977. Leur liberté éditoriale a posé des problèmes aux autorités turques : ils ont été emprisonnés et condamnés à des amendes. En octobre 2011, Ragip Zarakolu est notamment arrêté et inculpé de "direction d'une organisation armée" et de "direction d'une organisation terroriste", dans le cadre d'une campagne de répression contre les intellectuels considérés comme affiliés au parti pro-kurde Paix et démocratie (BDP). Depuis, l'éditeur vit en exil en Suède.

Kristenn Einarsson, président du comité de la liberté de publication de l'IPA, a déclaré : "Ragip Zarakolu est un éditeur turc qui s'engage depuis longtemps en faveur de la liberté de publier. Cet engagement lui a valu d'être emprisonné, de voir sa maison d'édition menacée de fermeture, de s'exiler en Suède et de continuer à être harcelé par l'utilisation abusive du système des notices rouges d'Interpol. Nous attendons que la liberté de Ragip, en Suède, soit sauvegardée et non utilisée comme un pion dans la diplomatie internationale."