Après le décès de Jean-François Barrielle, directeur général des éditions Hazan, en février dernier, à l’âge de 63 ans, la maison a dû se réorganiser. Delphine Storelli, qui avait été appelée en tant que free-lance par Jean-François Barrielle juste avant sa mort, a assuré l’intérim de mars à juin, le temps de parvenir à la configuration actuelle : une codirection assurée par Delphine Storelli, chargée du pôle de création, et Jérôme Gille, qui gère le pôle des catalogues, sa fonction depuis huit ans. "Ce système devrait nous permettre de gagner en efficacité tout en gardant notre souplesse", assure Delphine Storelli, qui "salue l’ouverture d’esprit d’Hachette Livre qui a accepté cette proposition de direction à deux têtes". Isabelle Magnac reste à la présidence de la maison, dont Joseph Boï demeure le directeur administratif et financier. "Maintenant que cette codirection éditoriale est établie et en ordre de marche, nous souhaitons continuer sur la lignée de Jean-François, avec une production quasiment équivalente en termes quantitatifs et éditoriaux", poursuit Delphine Storelli, qui avait travaillé avec Jean-François Barrielle chez Flammarion en 1998, avant le départ de ce dernier pour Hazan.
Les éditions Hazan, fondées en 1949 par Fernand Hazan et rachetées par Hachette en 1997, sont spécialisées dans les beaux-arts et publient aussi bien des essais ou des monographies pointues que des collections plus grand public comme "Guide des arts" ou des catalogues d’exposition en partenariat avec des musées. La programmation de la rentrée beaux livres de cet automne, "entièrement choisie par Jean-François avant sa disparition", résume bien la philosophie de la maison en présentant à la fois un fac-similé de Klänge, l’album de Vassily Kandinsky qui n’avait été jusqu’ici publié qu’à 300 exemplaires en 1913, et le catalogue des expositions "Une brève histoire de l’avenir" au musée du Louvre ou "Qui a peur des femmes photographes ? 1839 à 1945" au musée d’Orsay. "Comme le souhaitait Jean-François, nous voulons décloisonner l’art et faire en sorte qu’il nous aide à comprendre le monde", souligne Delphine Storelli.
Emmanuelle Bour