Un brin fanfaron, ce grand-père qui la ramène devant son petit-fils sur toutes les actions héroïques qu'il faisait à son âge. Et vas-y qu'il savait déjà lacer ses bottes de sept lieues, préparer le petit déjeuner dès potron-minet ! Non seulement il était champion du monde de Kapla, mais en plus il faisait le pirate et la rose des sables sans colle ni trucage. Il disposait même d'une ligne directe pour appeler le père Noël. Il n'avait rien à envier au gentlemen : non seulement il ne proférait jamais le moindre gros mot, mais il se fendait également du baise-main à sa grand-mère ! Mieux, quand ses parents recevaient des invités, il lavait la vaisselle et quand tout le monde était parti, il tondait la pelouse. Bref, c'était une sorte de super-héros. De quoi en tout cas clouer le bec à son petit-fils qui gobe tout d'un œil béat ! En inversant les rôles et en imputant la mythomanie à l'adulte et non à l'enfant, l'espiègle Carole Fives met en scène avec humour et fantaisie les questions de transmission entre grands-parents et petits-enfants. « J'ai essayé d'évoquer le décalage de génération, et les grands-parents qui considèrent parfois leurs petits-enfants comme des enfants rois », explique-t-elle. Elle signe ici son deuxième album en collaboration avec l'illustratrice Séverine Assous dont le dessin coloré et malicieux pétille à chaque page et renforce encore la vantardise de ce grand-père. On notera le clin d'œil à la robe noire mythique de Mireille Darc dans Le grand blond avec une chaussure noire dont le décolleté dans le dos descendait très, très bas.