Ils sont six jeunes Africains, arrivés clandestinement en Italie. Installés à Pérouse. Mais on ne saura presque rien de leur vie d'avant, si ce n'est que l'un d'entre eux avait fait une école de police, et qu'ils sont passés par l'enfer libyen. Comme des dizaines de milliers d'autres en Europe, ils espèrent obtenir le droit d'asile, rester, travailler, vivre, tout simplement.
En attendant, ils traînent leur mélancolie, en évitant de se faire coincer par la police, les carabiniers, ou même un contrôleur de train. Il y a là les Mohamed, le grand et le petit, deux Ivoiriens. Baboucar, le Sénégalais, un peu le chef, et qui filme tout avec son portable. Yaya, le Malien agressivement anti-Français, dont les propos complaisants envers Daech lui vaudront quelques ennuis. Robert, le plus jeune, Nigérian et chrétien. Et enfin Ousmane, le Gambien, en conflit avec Yaya qui les a mis en danger. Un week-end, ils décident de se rendre en train à Falconara Marittima, passer la journée et la nuit à la plage. Ils rentreront le lendemain matin, avec Maïa, la responsable d'une association d'aide, qui tolère mal leurs frasques. Car, durant ces deux jours, il va leur arriver quelques aventures. Banales pour un autochtone, risquées pour un clandestin. Et c'est cette vie simple, avec tout ce qu'elle recèle de souffrances, de tensions, de frustration sexuelle, que dépeint ici minutieusement Giovanni Dozzini, journaliste à Pérouse. Avec empathie, mais sans misérabilisme, réquisitoire, ni forcer le trait.
Et Baboucar marchait devant Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli
Actes Sud
Tirage: 2 600 EX.
Prix: 21,30 € ; 176 p.
ISBN: 9782330166328