Avec un marché de 25,9 millions d’euros, le Maghreb représente dans son ensemble 4,1% des exportations du livre français en 2022, selon la Centrale de l’édition. Si les résultats sont en progression de 1,1% sur un an dans la zone, la performance de l’Algérie affecte la dynamique.
Dans son ensemble, le marché du Maghreb recule de près de 20% depuis 2019, où il a culminé à 32 millions d’euros de chiffre d’affaires. On notera tout de même une légère progression lissée de 6,8% depuis 2021, après la chute conjoncturelle de 2020.
« Les trois pays présentent des évolutions très contrastées », note Olivier Aristide, le directeur de la Centrale de l’Edition.
La Tunisie dépasse l’Algérie
Avec une performance de -8,6% (-0,3 M€) par rapport à 2021, les importations algériennes ne cessent de diminuer d’année après année depuis 2015. Selon la Centrale de l’édition, les causes sont multiples : « Crise budgétaire algérienne les premières années avec le recul des prix du gaz et du pétrole dans la 2eme moitié des années 2010. Et plus récemment, crise diplomatique entre l'Algérie et la France provoquée par la réduction drastique des visas concédés par la France, reprise de la volonté sur le long terme de privilégier l'arabe comme langue d'enseignement du primaire jusqu'à l'universitaire inclus ».
Résultat, les importations sont devenues inférieures à celles de la Tunisie, pour des populations sans commune mesure : 43,9 millions d'habitants en Algérie contre 11,8 millions en Tunisie. Ce dernier pays progresse de 2,3% avec 4,2 millions d’importation de livre français, loin de son record de 5,4 millions d’euros de 2019.
Au Maroc, l'anglais est désormais privilégier
Au Maroc, on note une hausse des importations par rapport à 2021 : +0,5M€ (+3,0%) qui permet de revenir au niveau de 18M€ d'achats, identique à celui de 2015 mais toujours pas au niveau record de 20 M€ en 2017 et 2018. « Et l'État marocain affiche clairement sa volonté de privilégier désormais l'anglais comme 1ere langue étrangère, au détriment du français, et ce dès le primaire », analyse Olivier Aristide.