Les commerces de culture et de loisirs (librairies, galeries d'art, magasins de jouets, télécoms...) encaissent une chute de 16,9% entre 2003 et 2020 et de 5,1% entre 2017 et 2020. Ils ne sont plus que 5290 contre 6362 il y a 17 ans.
63 créations en trois ans
Pour les librairies, en particulier, la baisse est sévère : -33% depuis 2003. Elles ne sont plus que 643 dans la capitale, soit 405 librairies disparues depuis la première étude en 2000.
Cependant, entre 2017 et 2020, la baisse s'est ralentie (-8%). L'Apur constate en effet que cette baisse, liée à la concurrence des grandes enseignes et du commerce en ligne, a été enrayée grâce à une politique municipale active : la SEMAEST a ainsi installé 34 librairies et éditeurs (dont 22 dans le Quartier Latin) et maintenu 19 autres dans leurs locaux. Au total, l'enquête comptabilise 580 librairies maintenues, 63 créations et 121 disparitions.
Le recensement souligne aussi les mutations géographiques: la disparition des librairies dans les arrondissements de l'ouest et du centre est partiellement compensée par la création de plusieurs d'entre elles dans le nord et l'est de la ville. Par ailleurs, 627 librairies occupent une surface de moins de 300m2, pour 9 librairies de 300 à 1000 m2 et 7 librairies au dessus des 1000 m2.
Deux fois plus de librairies par habitants qu'à Lyon et Marseille
Par rapport aux autres grandes villes, Paris compte au total 0,9 librairie/papeterie/kiosque à journaux pour 1000 habitants, soit une bien meilleure proportion que les autres grandes villes: 0,5 à Bordeaux, 0,4 à Lyon, Marseille, Nancy et Nice, et 0,3 à Lille et Nantes.
Dans cette enquête, l'Apur souligne les fortes mutations du commerce parisien avec 16700 commerces qui ont changé d'affectation ces trois dernières années. La crise sanitaire a entraîné un taux de vacances en hausse (+900 en trois ans pour un total de 8760 en octobre 2020, avant tout dans l'hyper-centre). Certains commerces sont en forte progression depuis 2017: les magasins bio (+67%), la téléphonie (+17%), la restauration rapide (+10%), les articles de sport (+7%). Depuis 2003, les magasins de soins de beauté ont même enregistré un bond de 127%! A l'inverse, le commerce de gros (-37%), les magasins de vente de journaux (-33%, et -77% depuis 2003!) et les magasns de chaussure (-23%) ont souffert depuis trois ans.