Immédiatement, le cercle archéologique et historique de Valenciennes et le Comité de sauvegarde du Patrimoine valenciennois ont signifié leur incompréhension dans un courrier adressé au député-maire de Valenciennes Laurent Degallaix (UDI), à l'origine de la décision. Ce dernier répond et évoque "le travail remarquable et extraordinaire" de Marie-Pierre Dion, mais met en avant une volonté d'ouverture vers le numérique, et le besoin d'un profil plus spécifique.
Incompréhension
Une justification que l'association des directeurs et directrices des bibliothèques des grandes villes de France (ADBGV) estime insuffisante. Dans une lettre au maire, envoyée aussi à la ministre de la Culture Françoise Nyssen, sa présidente Marine Bedel exprime "son incompréhension et sa colère sur les raisons et la façon dont vous avez mis fin aux fonctions de Madame Marie-Pierre Dion".
L'ADBGV interroge notamment le choix du timing de cette annonce, alors que le projet d'établissement avait été voté en conseil municipal en mars dernier, sans que le remplacement de la conservatrice ne soit évoqué. Celle-ci s'est vu abruptement annoncer la levée prochaine de ses fonctions, avec annonce au personnel dès le lendemain. Diplômée de l’école nationale des Chartes, qui forme aux métiers de la conservation du patrimoine écrit en France, elle avait été nommée conservateur général à Valenciennes en 1985.
Marie-Pierre Dion a notamment conduit l'établissement à participer en 2012 au projet "Bibliothèque numérique de référence". "Si vous considériez qu’elle était restée trop longtemps en poste à Valenciennes, pourquoi avez-vous renouvelé il y a peu la convention avec l’Etat sans négocier ce point? Madame Dion aurait pu sereinement chercher un autre poste avec l’aide de l’Etat et préparer ses équipes à ce changement", s'interroge Marine Bedel, réaffirmant sa "totale désapprobation devant l’iniquité et la brutalité dont votre collectivité a fait preuve envers Marie-Pierre Dion."
Interrogé par La Voix du Nord, le député-maire est resté inflexible. Insistant sur l'aspect hors-norme pour un fonctionnaire du ministère de la Culture de rester 32 ans au même poste, il estime qu'il fallait du sang neuf pour les nouveaux projets de la bibliothèque. "Que la personne qui succédera à Mme Dion puisse conduire le projet qu’elle aura ensuite à gérer".