Vivendi / Lagardère

Editis en passe d'être coté en Bourse

Editis en passe d'être côté sur le marché boursier Euronext - Photo Illustration AFP

Editis en passe d'être coté en Bourse

La direction d’Editis doit présenter en comité de groupe européen ce lundi matin le projet de cotation de la filiale de Vivendi sur le marché boursier Euronext. Le nom du repreneur récupérant les 30% de part du groupe Bolloré pourrait être connu dans les trois semaines. 

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Par Éric Dupuy
Créé le 22.01.2023 à 21h00 ,
Mis à jour le 24.01.2023 à 11h00

Après avoir présenté le projet de cotation du groupe en Bourse en comité français vendredi, la direction d’Editis doit réitérer en comité de groupe européen ce lundi,  a appris Livres Hebdo.

Annoncé en juillet comme modalité de cession du groupe Editis par sa maison-mère Vivendi pour acquérir entièrement le groupe Lagardère et sa filiale Hachette, ce projet -inédit dans l’histoire de l’édition française- de « cotation-distribution » interroge nombre d’observateurs, jusqu’à la Commission européenne elle-même, qui poursuit par ailleurs son enquête sur l’acquisition de Lagardère par Vivendi.

Le repreneur connu mi-février ?

Cette dernière n’a cependant pas à se prononcer sur le mode de cession. Son avis est attendu sur l’état du groupe et surtout « la crédibilité du repreneur principal », indique Jean-Clément Texier, président de Ringier France et ancien financier spécialiste de l’édition chez BNP Paribas. Selon nos informations, le document présenté en comité est en ligne avec la volonté annoncée en juillet de coter Editis sur le marché d’Euronext et de distribuer aux actionnaires de Vivendi les parts du groupe d’édition. Dès lors, libre à eux de conserver ou revendre leur participation. Les parts du groupe Bolloré seront cédées entièrement.

L’identité de l’acquéreur de ces 29 ou 30% d’actions, qui deviendrait de fait actionnaire majoritaire d’Editis, pourrait être révélé d'ici mi-février, selon une source proche du dossier. Plusieurs observateurs comptent à ce jour quatre prétendants, parmi lesquels Daniel Kretinsky et Xavier Niel, sans que l’on puisse pleinement l’affirmer. Du côté de Vivendi, on indique ne pas avoir d’informations à communiquer, ni de commentaires à faire « pour le moment » sur le sujet.

« Silence insupportable » pour les syndicats

Un mutisme qui crispe les représentants du personnel d’Editis. « Le secret des affaires justifie le silence et c’est insupportable », siffle un responsable syndical. La direction de Vivendi, après plusieurs reports, a accepté de recevoir, à leur demande, les cinq organisations du groupe d’édition mercredi 25 janvier.

S’ils sont tous inquiets de savoir comment va s’écrire le futur d’Editis, ils ne semblent pas en ligne sur la manière d’aborder la situation. « Il règne un état de tension extrême, s’énerve un représentant de la Filpac-CGT, les salariés sont résignés et les syndicats inexistants ! ».

Une semaine déterminante

A l’occasion de cette rencontre, ces derniers devraient remettre leurs 27 recommandations aux candidats à la reprise d’Editis. « Mais si c’est pour qu’on nous annonce que tout est déjà ficelé, non merci », soupire le même représentant Filpac-CGT, fatigué que « l’histoire se répète à chaque reprise du groupe depuis 20 ans : le dossier avance mais on ne se fait pas entendre ».

La semaine qui s’ouvre pourrait être la plus déterminante sur le dossier depuis fin juillet et pourrait d'après les représentants syndicaux mettre fin à « tant d’incertitudes pour les employés du groupe : savoir ce que l’on perd et ne pas savoir ce que l’on va trouver ». Le calendrier du processus de cession d'Editis n'est pas encore connu. La Commission européenne devrait rendre son avis sur le projet d'achat de Lagardère par Vivendi le 23 mai.        

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