Le week-end dernier, j’étais au festival du film fantastique. À Gérardmer. Il n’y avait pas de neige, ce qui m’a permis de ne pas culpabiliser de passer mes après midis à boire plutôt qu’à skier. Il y avait presque une ambiance estivale, et c’était vraiment agréable. Et puis j’ai reçu pleins de cadeaux. Franchement, j’arrête la littérature. Beaucoup plus de budget dans le cinéma. J’ai vu un film d’horreur, le premier depuis Blair Witch . C’était REC un film espagnol, et cela faisait rire tout le monde sauf moi. Mais c’était vraiment impressionnant de voir un mort vivre (définition littéraire du mort vivant). Après, je n’ai pas dormi bien sûr. Ce festival devrait faire l’économie de la chambre d’hôtel. J’ai aussi fait une signature de mon succès international : « Le potentiel érotique de ma femme », et je me suis retrouvé entre tous les auteurs de Science Fiction. Un homme s’est approché de moi, en se grattant le menton. Enfin, ce qui lui restait de menton, une sorte de galet rongé par la vase : « Le potentiel érotique de ma femme… c’est un livre d’horreur ? ». Je ne pouvais pas le blâmer, vu le contexte. C’est vrai ça, qu’est-ce que je foutais là ? Mais finalement il n’avait peut-être pas tort… alors oui, je lui ai dit que c’était un étrange potentiel qui surgissait lors des nuits de pleine lune, et que ma femme se transformait en… « chut ! » m’a t-il dit. Honte éternelle sur moi. Le pauvre homme a dû me maudire en lisant ce livre d’un auteur qui ne ferait pas de mal à une mouche dépressive, qui sursaute devant son ombre, et qui a peur des restaurants chinois. Si cet homme me lit, qu’il me pardonne maintenant. Promis je vais écrire un vrai livre qui fait peur : une autobiographie. Pour l’instant, je viens de terminer mon prochain roman. Grosse exclusivité mondiale sur ce blog : le comité de lecture de Gallimard l’a accepté. C’est l’histoire d’un couple qui se sépare tout le temps. J’avais pensé au titre « nous nous sommes tant séparés », mais j’ai opté finalement pour quelque chose de plus simple « nos séparations »… mais tous les avis sont bons à prendre ! Merci de m’aider ! Pour l’instant, je ne suis pas satisfait du titre. Je ne sais pas quand le livre sortira pour le moment. Je vais le retravailler. Il faudrait que je parle d’autre chose, mais de quoi ? J’adore quand il y a trois paragraphes. Ça me rassure le trois. N’y voir aucune allusion sexuelle. Peut-être faire un paragraphe qui n’aurait d’intention que de faire un paragraphe, comme brasser du vent, ou parler pour parler, écrire pour écrire, et puis voilà maintenant, il commence à avoir de la densité ce paragraphe, il y a de la matière, on se demande où il va, il a un côté féminin ce paragraphe, et suisse aussi, un côté féminin et suisse, et c’est ici qu’il faut s’arrêter pour le contempler.
15.10 2013

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