Jean Tirole est le troisième Français récompensé par le prix Nobel d'économie après Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais en 1988.
Economica a publié son premier titre de Jean Tirole en 1985, Concurrence imparfaite, qui n'est plus disponible à ce jour. Cet essai écrit directement en français étudie l'exercice et l'impact du pouvoir de monopole sur un marché et des interactions stratégiques entre entreprises rivales (oligopole).
Car les autres titres que l'éditeur possède à son catalogue dont les deux volumes de Théorie de l'organisation industrielle, édités en 1993 et 1995, sont des traductions. En effet l'auteur publie désormais ses recherches directement en anglais aux éditions du MIT à Boston où il a fait son doctorat.
Théorie de l'organisation industrielle analyse les comportements stratégiques des acteurs économiques en fonction des structures de marché. "C'est un des textes de base de l'économie et il s'en est vendu des centaines de milliers d'exemplaires au niveau mondial, précise Jean Pavlevski, président d'Economica. Chez nous, où le livre fait partie du fonds et est toujours disponible, nous en avons vendu plusieurs milliers."
Jean Tirole est primé pour son "analyse de la puissance de marché et de la régulation", a annoncé le jury dans un communiqué. Présenté par le comité Nobel comme "l'un des économistes les plus influents de notre époque", Jean Tirole a notamment "éclairci la manière de comprendre et de réglementer les industries avec quelques entreprises importantes".
Chercheur resté fidèle à l'université de Toulouse depuis les années 1990, après être revenu de l'université américaine MIT, Jean Tirole était cité parmi les favoris du Nobel depuis quelques années.
C'est Jean-Jacques Laffont, un économiste de renom décédé il y a dix ans d'un cancer, qui a convaincu de revenir en France. Il a d'ailleurs cosigné avec lui Théorie des incitations et réglementation paru en décembre 2012 chez Economica.