Ces Assises ont permis de revenir sur les impacts de la crise sanitaire. Qu'en est-il pour le secteur jeunesse ?
La crise sanitaire amène le secteur à travailler autrement. Il a dû trouver de nouvelles réponses pour rester créatif. Parmi les nombreuses initiatives, il y a eu des pépites comme les projets de Laurence Faron et de Nathalie Brisac qui proposaient des adresses directes aux familles afin de ne pas couper le lien entre enfant et livre. Toutes ces nouvelles réponses sont des modèles du genre et j'étais ravie de pouvoir les partager avec un large public.
La crise sanitaire fut aussi un moyen de mettre en lumière la précarité des auteurs selon certains intervenants...
Tout à fait ! Le covid a créé une situation d'urgence qui a fait avancer les choses notamment en ce qui concerne la précarité des auteurs. Pour autant, il reste encore de nombreuses choses à régler...
Parmi les thématiques abordées, la question de la représentation était au centre des débats. Que pouvez-vous en dire ?
La littérature jeunesse est un secteur où malheureusement les questions sociales ne sont pas encore au centre des préoccupations. Les Assises ont toutefois permis de mettre en valeur une vraie émulation. L'intervention de Laura Nsafou était par exemple très intéressante, car elle a permis d'ouvrir le débat sur la question de la non-représentation des minorités dans la littérature jeunesse. D'un point de vue sociétal, nous avons aussi abordé la question de la cancel culture et de la culture américaine. L'idée est de savoir comment trouver notre propre voix face à cette culture que nous ne pouvons pas absorber tel quel mais que nous ne pouvons pas non plus ignorer.
Ces Assises ont aussi été l'occasion de questionner l'impact écologique de l'édition grâce à l'intervention d'imprimeurs et de spécialistes de la distribution...
Oui, et j'ai d'ailleurs moi-même appris plein de choses ! Toute la partie production est beaucoup plus maîtrisée que ce que l'on croit. On a d'ailleurs la chance de fabriquer les livres dans des matériaux qu'il est possible de recycler et de nombreux circuits parallèles sont en place pour permettre cette revalorisation. Finalement, je crois que le plus gros déficit de ce secteur est sur l'information... Il est urgent que nous communiquions davantage là-dessus.
L'intégralité de la journée est à retrouver en replay sur le site du SNE et Youtube. L'événement a été réalisé en partenariat avec la BNF/Centre national de la littérature pour la jeunesse et soutenu par la Sofia.