Le journal La Croix a annoncé le 3 octobre la disparition de Mijo Beccaria à l’âge de 90 ans. Elle était la créatrice du magazine pour enfants Pomme d'Api et fondatrice de la presse jeunesse chez Bayard.

L’histoire de Mijo Beccaria (Marie-Josèphe de son vrai prénom) et Bayard débute en 1965, après que la jeune femme a intégré l'organisme, connu à l’époque sous le nom de « Maison de la bonne presse ». L’année suivante, elle crée, aux côtés d’Anne-Marie de Besombes, Pomme d’Api, un journal destiné aux enfants de 3 à 6 ans signé dès sa création par le slogan « Un journal pour les petits n’est pas un petit journal ». Elle en devient la rédactrice en chef en 1969, à la même période où Petit Ours Brun et Mimi Cracra, des figures aujourd’hui emblématiques de la presse jeunesse, intègrent le journal. 

Après Pomme d'Api, Mijo Beccaria « apporte une contribution précieuse à une longue série de titres à destination de la jeunesse qu'éditera le groupe : Popi, Astrapi, J'aime lire, Okapi, Phosphore », rappelle La Croix. En 1994, elle devient directrice générale de Bayard, détenu à l’époque par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption, avant d’être nommé membre du directoire. 

Grandes intuitions

Delphine Saulière, directrice des rédactions jeunesse de Bayard, la décrit dans les colonnes du quotidien catholique comme « celle grâce à laquelle nous tenons notre rôle de compagnons, de médiateurs, et l'importance donnée à la rencontre et au lien avec le lecteur, peu importe son âge ». Pour l’actuel président du directoire, Pascal Ruffenach, « ses grandes intuitions ont fondé ce qu’est pour nous la presse jeunesse, et elles restent ce qui nous guide ». 

Animée par un engagement indéfectible tout au long de sa vie, Mijo Beccaria a également produit, selon La Croix, « une documentation de soutien à destination des personnels de l’Église sur la question des violences sexuelles » dans le cadre de sa fonction de membre du comité consultatif en matière d'abus sexuels de la Conférence des évêques de France.

Par ailleurs, elle s’est engagée pour la Fondation des Hôpitaux, a exercé le rôle de vice-présidente du conseil d’administration de la fondation Apprentis d’Auteuil et a accompagné la Fondation Ronald-McDonald. 

Elle était la mère de Laurent Beccaria, fondateur de la maison d'édition Les Arènes.