Même si cela n'a pas toujours été le cas, les calendriers et les agendas dérivés de l'édition sont aujourd'hui bien accueillis par les libraires. Mais pour les éditeurs, toute la difficulté réside dans la façon de trouver leur public. Les réseaux de distribution de l'édition diffèrent sensiblement de ceux des produits de pure papeterie du type agenda Quo Vadis. "La personne qui veut acheter un calendrier ou un agenda n'a pas forcément le réflexe d'aller en librairie, surtout si ces produits n'y sont pas mis en valeur", souligne le directeur de Bamboo, Olivier Sulpice.
Le problème est particulièrement prégnant pour les éditeurs de bande dessinée, dont les calendriers et agendas sont presque systématiquement mis en place avec le reste de leur production, au rayon BD. "Nous avons clairement un problème de visibilité, les calendriers sont le plus souvent installés avec les livres et très peu mis en valeur, déplore Raphaël Pennes, directeur éditorial chez Kazé. L'avantage en ce qui nous concerne, en tant que spécialistes des mangas, c'est que nous sommes plus puissants en nous adressant exclusivement à notre coeur de cible. Nous réglons ensuite le problème de la visibilité par l'installation d'une PLV en carton disposant d'encoches où sont insérés les calendriers ; cela nous permet de toucher une cible très captive qui achète volontiers nos produits dérivés."
Pour d'autres éditeurs, cependant, la difficulté de repérage en librairie constitue un frein au développement des ventes. "Le marché est compliqué, notamment en raison de la disparition du réseau de papetiers traditionnels, juge Lætitia Lehmann, responsable éditoriale bande dessinée chez Casterman. Pour compenser une exposition faible, il faut bénéficier d'un univers très fort et aussitôt identifiable, sans quoi c'est peine perdue." A défaut de PLV adaptée, les calendriers sont en effet le plus souvent placés ensemble et à plat sur des tables d'exposition. "Un calendrier est plus difficile à écouler, il prend beaucoup de place et ne se vend que sur une période réduite de l'année, observe Jean-Louis Fetjaine. C'est un marché de droits dérivés, il n'existe pas en soi."