727 romans, 568 essais et documents et pas un seul à moi ! Orphelin de rentrée littéraire, j’ai une pensée pour tous ceux dont j’ai accompagné le chemin sans aller jusqu’à transformer l’essai (en cette période de pré-Mondial, l’heure est à la métaphore rugbystique). Alors pardon Victor pour votre trilogie d’héroïc fantasy, Sonia et votre beau deuxième roman, Fabienne et Solange pour votre essai de jeunes grands-mères, peut-être que je ne vous ai pas assez bien défendu ou pas assez poussé dans vos retranchements, mais l’histoire, même si elle garde un goût amer, demeure. C’est, je le souhaite, ce dont vous vous souviendrez, c’est ce que je garde au cœur. Quant aux autres, ceux qui travaillent en ce moment, à commencer par Barbara, vous me faites vivre d’espoir. * * * Il y a les livres qui ne sont pas publiés et il y a les scènes de livres qui ne sont pas écrites. Dans la mêlée (rugby ! rugby !) que fut ma vie ces derniers jours, il y a plusieurs visages. Celui de ce jeune derviche tourneur à Istanbul comme branché sur un autre monde, le corps abandonné, à moins que ce soit livré, à l’adoration, ce soufisme qui paraît comme un concentré d’Islam des lumières à qui fait écho Abdl Malik, le chanteur strasbourgeois. Il y a aussi, autour de minuit, dans le silence d’un vendredi à Roissy, le visage d’une fillette ruisselant de larmes, avec son bouquet de roses inutiles suivi d’une mère digne d’une Pietà de la Renaissance. La peur dans cet aéroport désert ? Un rendez-vous raté ? Je me sens bien incapable d’en faire un roman ou une nouvelle. J’admire ceux qui savent. Il y a enfin cette soirée un peu moins froide qu’en cet automne de Paris-Plage. Cela sent la fermeture (au rugby il y a un demi d’ouverture, pas de fermeture). Un trio de musiciens a rassemblé une centaine de badauds à qui ils ont distribué des cahiers de chants. Fin de set (ce n’est ni du rugby, ni du tennis mais du jazz, sport majeur) avec Les p’tits papiers de Régine. Allez une dernière, pendant que les vigiles s’impatientent : Belle-Ile-en-Mer . C’est là qu’on se rend compte que Voulzy, tout comme Brassens, est un sacré mélodiste. Le public bafouille. Au premier rang un mongolien connaît les paroles par cœur, sa voix s’élève, un sourire l’illumine. * * * Sondage Ifop-JDD : les Français sont contents de leur nouveau Président. Ce qu’ils préfèrent ? En premier, « la possibilité de déduire de ses impôts une partie des intérêts d’emprunts immobiliers » à 87%. En second, à 84%, « l’instauration des peines planchers pour les multirécidivistes », devant la libération des infirmières bulgares, le service minimum dans les transports en commun, la détaxation des heures supplémentaires, le bouclier fiscal, le mini-traité européen, etc, etc. Drôle de retour en France quand on vient de lire deux bons romans de la rentrée. Zoli de Colum McCann et Divisadero de Michael Ondaatje. Le premier est un chant pour les « roms », les tsiganes,et leur calvaire de voleurs de poules que les régimes communistes ont voulu sédentariser de force dans des HLM aux pieds desquels on a brûlé leurs roulottes, l’autre voit une héroïne tomber amoureuse d’un homme qui vit dans les bois. Deux questions à partir de là. Quand le balancier reviendra de la sécurité vers la liberté combien d’entre nous auront été sédentarisés intellectuellement ? Rachida Dati a-t-elle attrapé l’angine blanche de sa meilleure amie ? Bon, Allez les Bleus ! PIQUE NIQUE DE BLOGS Pas de « Revue de blogs » en vacances mais une revue du pique-nique de la biblioboule, à l’occasion de l’invitation lancée par Krolinh qui commente l’événement en montrant qu’elle a appris le Lacan sans peine : « Nous avons passé un agréable roman ». Vingt-trois présents en ce mois d’août automnal, avec votre serviteur en invité spécial ou VGL (very grosse légume), j’en rougis encore sous le bronzage. Quelques remarques sociologiques : le bloggeur est une bloggeuse à 80% (j’ai pu constater que Valdebaz n’était pas un bandit mexicain comme je le croyais mais une charmante jeune femme, caramba !), elle adore les gâteaux, notamment ceux de Chiffonnette (voir ses recettes sur son site) et –incroyable mais vrai comme dirait Julien Courbé- ne boit pas de vin. J’ai pratiquement du finir ma bouteille avec ma femme, c’est pourquoi je ne me souviens plus très bien de la fin. Remarques philosophiques : le bloggeur (la bloggeuse) parle littérature. Enfin, ça dépend, il y en a qui citent Foenkinos ou Florian Zeller ! Le bloggeur (la bloggeuse) est généreux : j’ai reçu les fameux Exercices de style de Raymond Queneau que je n’avais pas encore lu et un McCann déjà lu que j’ai offert à ma bloggeuse-chouchoute. J’avais apporté quelques livres et une dizaine d’épreuves, du temps de ma splendeur. J’attends donc l’avis de Fab’shion victim (son compte-rendu du pique-nique est vraiment drôle) sur Le temps où nous chantions de Richard Powers et quelques autres. Pour finir la bloggeuse est souvent juste quelqu’un de bien. Je repense à celle qui nous a parlé de la dureté du travail certains jours, de sa façon dont avec ses collègues elles s’entraident pour ne pas tomber. Comme dans ses activités de bloggeuse elle contribue à rendre les gens heureux. C’est déjà pas mal. Krolinh : krolinh-lectures.blogspot.com Valdebaz : baratin.canalblog.com Chiffonnette : Chiffonnette.over-blog.net Fab’shion victim : happyfew.hautetfort.com Que ceux que je n’ai pas « linké » me pardonnent mais vous trouverez leurs référence chez Krolinh et les autres.