Livres Hebdo : Après les ados espions, voici les ados gardes du corps. Comment vous est venue cette idée ?
Chris Bradford : Un matin, j’ai entendu à la radio un professionnel dire "le meilleur garde du corps est celui que personne ne remarque". Je me suis fait la réflexion qu’un adolescent ferait un excellent garde du corps. La série "Chérub" a mis en scène des adolescents espions mais personne n’avait traité de ce sujet, pourtant c’est un personnage à la fois intrigant et familier que l’on voit à la télévision, dans les films ou dans les séries. Parallèlement, dans un monde où sévit le terrorisme, l’idée que des jeunes protègent d’autres jeunes est positive, et souligne la part d’héroïsme de chacun.
Comment vous-documentez-vous ?
J’avais besoin de m’appuyer sur une réalité pour composer un thriller. J’ai suivi des cours intensifs de garde du corps en Grande-Bretagne et en Suisse. J’y ai appris les différentes techniques. Je les utilise dans les livres et je les montre ensuite aux enfants, quand je les rencontre dans les classes et les bibliothèques… comme cette canette sur la table. Je ne bois pas de coca : elle contient une caméra. Quand je le leur dis, ils poussent des grands cris en regardant autour d’eux pour en trouver d’autres.
Les 1er et 2e tomes sont sortis au Royaume-Uni. Combien y en aura-t-il ?
Je viens de terminer le 3e qui paraîtra en mai en Angleterre, chez Puffin. C’est une série fermée en six volumes, proposant une aventure différente à chaque fois, avec une intrigue qui court sur tous les tomes et se dénouera au dernier. Le deuxième se déroule sur l’eau autour de la sécurité marine, le troisième se passe dans la famille d’un ambassadeur français en Afrique avec deux des coreligionnaires de Connor, Ling et le Français Marc. L’otage n’est que le hors d’œuvre.
Pourquoi écrivez-vous pour les jeunes ?
Je n’ai jamais grandi, c’est la raison pour laquelle j’écris pour la jeunesse. Je trouve davantage de liberté à écrire pour eux même si ce sont des critiques plus sévères : quand ils n’aiment pas, ils le disent. Il y a toujours une morale à la fin du livre. Je m’interdis les jurons (en anglais en tous cas !), le sexe, la violence gratuite. Mais c’est bien aussi de garder certaines choses floues, cela laisse davantage de place à l’imagination.