J’ai vu peu de fois Blanche de Richemont dans ma vie, et toujours, j’en conserve un souvenir merveilleux. La première fois, c’était à Saint-Etienne, au « Terminus » (drôle de nom pour une première rencontre). Grâce aux nocturnes mythiques de Pierre Defendini, nous nous sommes retrouvés sur les routes du Sud. Et puis le temps a passé. Heureusement que nous écrivons des livres pour nous retrouver. Après Eloge du désert , elle vient de publier Eloge du désir aux Presses de la Renaissance. Ne serait-elle pas une monomaniaque de l’éloge… le prochain ? Eloge de l’éloge . Blanche part pendant des mois, dans des conditions extrêmes, dans le désert. Vous imaginez : moi qui ne supporte pas de faire deux changements dans le métro, elle est un peu mon Jacques Villeret de La soupe aux choux . Mon Dieu, ce n’est pas la plus belle référence à faire à une femme. Il faut vite que je retombe sur mes pattes d’homme qui sait parler aux femmes. Après des mois dans le désert, quand Blanche revient à Paris, elle essaye de rattraper en un soir le temps qu’elle a passé à ne pas être féminine. Alors, toute en rouge, maquillée, elle résume sa féminité dans un condensé hypnotique. Serge Joncour m’a écrit un mail pour m’en parler. Ce n’est pas rien. Habituellement, une robe rouge, cela vaut un texto avec Serge. Ce soir-là, elle était radieuse. Et c’est alors qu’elle m’a dit qu’il fallait que je lise son chapitre intitulé « chasteté ». Est-ce une façon inconsciente d’équilibrer le rouge ? Mais pourquoi me propose t-elle de lire plus particulièrement ce chapitre ? Ai-je l’air si épanoui sexuellement que ça ? Non, ce n’est pas possible. Je sors bientôt un livre, et j’ai déjà pris ma tête de frustré sexuel (règle numéro 1 pour vendre des livres). Est-ce à cause de la présence à mes côtés d’Angelina Julie ? Donc, je m’exécute, et je lis : « oser l’abstinence pour que l’acte d’amour ne soit pas mécanique ». Mais, en fait, elle me prend pour un sex-symbol, ah ! Le genre d’homme qui ne s’abstient que par choix. Comment oublier que l’on devient écrivain uniquement parce que les femmes nous ont poussé à l’abstinence forcée ? A quelques baisers près, je ne serais pas devenu écrivain. Si j’avais été épanoui sexuellement, je serai devenu comptable. Ceci étant dit, c’est un sujet qui passionne tous les scorpions, puisqu’ils sont un mélange de lumière et d’ombre. « Pour ce centrer, il faut se décentrer » : c’est toute ma vie. Bravo Blanche. C’est vraiment un livre fort, très personnel. J’aime cette phrase : « Nous avons parfois rien à perdre à tout perdre ». Blanche évoque des parcelles intimes qui justifient tellement le désir du désir. « Dans cette traversée du désert, une seule certitude : vivre plus fort. Rendre à la vie ce coup de poing qu’elle m’avait donnée ». Ne faut-il pas souffrir pour comprendre réellement le désir, la quête intime du désir ? A cette signature, j’ai rencontré Amandine et Géraldine. J’ai toujours rêvé d’écrire une phrase comme celle-ci. Et je les remercie d’être venues au monde, et accessoirement à cette soirée, deux belles sœurs unies par des pétales de fleurs rouges. Géraldine tient une boutique de pyjama pour enfants, 19 rue Las Cases à Paris. Allez la voir de ma part avec un bouquet de pivoines, et elle vous fera 10%. Eh oui, ce blog, c’est aussi une possibilité d’avoir des réductions un peu partout, et c’est cadeau pour vous. Et Amandine Cornette de Saint Cyr vient de publier Bonne à rien chez Anne Carrière. Il faut aller voir son pied, sur la quatrième de couverture. Il mérite d’entrer dans la Pléiade. C’est un roman pétillant, sorte de Bridget Jones version travail. La scène où elle commente son CV est vraiment drôle. L’héroïne d’Amandine est à la superficialité ce que je suis à la fausse mollesse (comprenne qui pourra). Elle veut devenir célèbre. Elle serait presque le genre de femme qui préfère qu’on lui fasse des déclarations d’impôts, et non d’amour (c’est fou le nombre de jeux de mots que je compile dans ce blog. C’est fou d’être aussi doué pour les mots (je me rends compte subitement que j’alterne dans mes chroniques une humeur dépressive, et une humeur où je me glorifie… je dois bien exister quelque part entre ces deux rives, mais où ? (Tiens, je pourrais donner des noms de codes à mes humeurs : la rive Géraldine, et la rive Amandine…)))… Le mieux c’est qu’Amandine vous parle de son livre : elle fait une signature ce jeudi 24 mai, 22 avenue Matignon à partir de 18h… allez-y de ma part, elle vous fera aussi 10%… Moi, j’aimerais bien qu’on me fasse 10% sur les trois prochains jours. Que les journées ne durent que 21h20 au lieu de 24h… *** Trois vœux : Amandine Cornette de Saint Cyr : 1) Devenir insomniaque comme Néron. Ca m’éviterait de compter mes heures de sommeil, comme une avare. 2) Devenir prête à tout, ça me soignerait peut-être de ma léthargie (de mon bonarienisme). 3) Quand on aura exaucé les deux du haut, je commencerais à penser au troisième. Blanche de Richemont : 1/ Avoir une petite maison face à la mer (on a toujours besoin d’un refuge de beauté pour se laver du monde!) 2/ Vivre de voyage et d'écriture 3/ Connaître jusqu’à la fin de ma vie l’ivresse de l’amour et du vin (les deux donnent parfois la gueule de bois. Mais vivre intensément a un prix !!!)