"J'ai commencé à écrire Les fourmis à 16 ans, je l'ai envoyé aux éditeurs à 22 ans, je n'ai d'abord reçu que des lettres de refus, dont trois de mon éditeur actuel [Albin Michel], parce que l'histoire ne rentrait pas dans les collections littéraires habituelles. Il a fallu six ans pour qu'il soit enfin publié" se souvient-il, se félicitant que l'autoédition permette aujourd'hui de contourner ces blocages, et regrettant le contrôle germanopratin sur la littérature.
Apathie et Mai 68 (au Pays Basque)
Ce que Jean-Michel Aphatie a illustré concrètement en expliquant que cette solution lui permettait de publier dès ce jeudi 15 mars son essai sur mai 68 démarré mi-décembre, "trop tard pour les délais de l'édition. J'en avais néanmoins expliqué le sujet à Thierry Billard, l'éditeur de mon dernier livre chez Flammarion [aujourd'hui directeur éditorial chez Plon], qui l'a trouvé très intéressant mais m'a suggéré de le traiter différemment. Je lui ai répondu qu'il avait raison, mais que je ne l'écouterai pas" s'est amusé l'auteur de La liberté de ma mère - Mai 68 au Pays Basque.
Dans cet essai de 80 pages (2,99 euros en numérique, 9,99 euros en version imprimée) le journaliste explique que l'agitation des étudiants gauchistes du printemps suivait tardivement une transformation bien plus profonde de la société française, survenue dans la décennie précédente ainsi qu'il le raconte à travers l'histoire de ses parents. Jusqu'à maintenant, KDP a surtout été utilisé, en France, par des auteurs débutants lassés des refus de l'édition traditionnelle, ou se lançant directement dans la publication avec cette solution.
Aucun chiffre
"Sur six millions de livres numériques disponibles sur Amazon, 1,5 million sont exclusifs sur Kindle uniquement" a indiqué Frédéric Duval, "country manager" de la branche française du site de vente, mais il y a aussi des livres d'éditeurs dans ce sous-ensemble. Tout en insistant sur les recettes générées pour les auteurs, "qui conservent 70% du prix de vente de leurs livres, ce qui permet à certains d'entre eux de vivre de leur plume", il a ainsi estimé qu'il n'était pas intéressant d'apporter une évaluation sur ces niveaux de revenus reversés - par exemple, le nombre de ceux qui dépasseraient le SMIC. Aucun chiffre de vente sur l'autoédition, sur ce que représente le livre chez Amazon ("en bonne progression"), ou sur le chiffre d'affaires en France ("dont la hausse est similaire à celle du groupe") n'a été mentionné.
La 3e édition du concours des Plumes francophones sera ouverte du 1er mai au 31 août prochain, aux auteurs du monde entier publiant un texte inédit en français sur la plateforme KDP. Deux lauréats sont désignés parmi les participants (1 540 l'an dernier), l'un par les lecteurs, en fonction du nombre de titres achetés, lus jusqu'au bout, et commentés, et l'autre par le jury. Le prix sera parrainé comme les années précédentes par la Fédération des alliances françaises et par TV5 Monde indiquent les deux organisations.