Avec Hachette Livre,
«nous sommes aujourd'hui dans une position qui nous permet de voir l'avenir avec beaucoup d'optimisme», s'est félicité Arnaud Lagardère, gérant de Lagardère SCA qui possède le groupe d'édition, lors de l'assemblée générale des actionnaires de Lagardère qui s'est tenue le 3 mai à Paris. La veille, dans un entretien au
Monde, il avait répondu à une question sur d'éventuelles acquisitions:
«Aujourd'hui, il n'y a pas d'actifs en vente. Ce n'est donc pas un sujet.»Dans l'immense salle du Carrousel du Louvre, Arnaud Lagardère s'est livré à un bilan des dix années qui se sont écoulées depuis la mort de son père, Jean-Luc Lagardère, au moment où le groupe Lagardère vient de céder les parts qu'il détenait encore dans EADS (7,5%) pour se concentrer sur quatre activités: l'édition en France et à l'international avec Lagardère Publishing (Hachette Livre), les médias à travers Lagardère Active (Europe1,
Elle...), la distribution avec Lagardère Services (Relay, commerces dans les aéroports et les gares...) et le divertissement et le sport avec Lagardère Unlimited.
«Nous allons donc ouvrir une nouvelle page d'un groupe pure play, un groupe média», a répété Arnaud Lagardère tout au long de la matinée, assurant que
«le groupe sans EADS sera[it] tout aussi performant qu'il l'était avec EADS.»L'édition s'affirmant comme le moteur de la croissance du groupe (
voir notre article),
«notre objectif est de maintenir et renforcer notre leadership dans le livre», a-t-il souligné, inscrivant l'essor du numérique parmi les priorités de développement de Lagardère.
«Le numérique inclut l'ebook et les investissements nécessaires autour de ça, notamment de nouveaux auteurs. Sans que ce soit une surprise, mais nous avons des capacités encore plus grandes» après la vente des parts d'EADS, a précisé Arnaud Lagardère.
«Cela ne veut pas dire pour autant que l'on va laisser tomber le papier. La difficulté, c'est la transition. Nous sommes obligés de faire bouger le curseur par tâtonnement, un peu à gauche, un peu à droite. C'est ce qu'on a fait dans le livre électronique, avec des parts de marché exceptionnelles», aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
NumériqueEn fin de matinée, les actionnaires ont pu poser leurs questions, qui ont essentiellement porté sur la sortie d'EADS et sur la stratégie envers Canal+ dont le groupe détient 20%, Arnaud Lagardère confirmant vouloir céder les parts tout en se disant prêt à prendre une participation majoritaire dans le groupe en cas de cession par Vivendi.
A une question sur la rentabilité du livre numérique, Arnaud Nourry, P-DG d'Hachette Livre, a répondu:
«Aux Etats-Unis, 25% de notre chiffre d'affaires est déjà réalisé avec les ebooks, soit environ 150 millions d'euros. La rentabilité est plutôt un peu meilleure, en valeur absolue, même si cela se traduit par un CA plus faible car les prix de vente sont inférieurs à ceux du papier. C'est la même chose en Grande-Bretagne. Hachette Livre est en train de réussir à passer au numérique en consolidant sa rentabilité.»Juste avant, Arnaud Lagardère avait assuré à ses actionnaires:
«Je ne céderai jamais ce groupe. Je suis fier d'être entrepreneur, et je suis fier d'être riche», ce qui lui a valu des applaudissements ponctués de bravo.