Le prix littéraire de la Closerie des Lilas, au jury et aux lauréates exclusivement féminins, a été décerné jeudi 25 avril à Arièle Butaux pour Le Cratère paru en mars aux éditions Sabine Wespieser.

Ce neuvième roman de la femme de lettres l'a emporté avec dix voix contre trois pour Odette Froyard en trois façons, d'Isabelle Monnin (Gallimard).

La présidente du jury, la journaliste Claire Chazal, a salué la « densité et délicatesse de l'écriture » d'Arièle Butaux, sur un « sujet intime, bouleversant, sur la famille, le handicap, l'enfance, sans aucun cratère larmoyant ».

Une autre jurée, l'actrice Bérénice Bejo, déclare dans un communiqué y voir une « sublime ode à l'amour qui lie une sœur à son frère », tandis que la romancière Claire Berest y a vu « un hurlement en sourdine ».

Dans cet ouvrage de 127 pages, on suit Aurore, la soeur de Lucas, un enfant lourdement handicapé né deux ans avant elle. Si leurs parents donnent le change et se font discrets sur ce malheur qui les a atteints, Aurore s'accroche à l'idée d'une guérison possible tout en grandissant comme si de rien n'était, d'autant que Lucas est élevé par ses grands-parents.

Le précédent roman d'Arièle Butaux, 60 ans, musicienne et journaliste, remonte à 2014.

Son prix lui est remis ce 25 avril lors d'une soirée à la célèbre brasserie du boulevard du Montparnasse à Paris, dont la lauréate est l'invitée pendant un an (à concurrence de 3 000 euros).

Créé en 2007, ce prix a « pour mission de soutenir et faire connaître une littérature féminine de qualité », avec un jury renouvelé en partie chaque année, et « toujours la même exigence littéraire ». L'an dernier, le Prix de La Closerie des lilas 2023 a été décerné à Yasmine Ghata pour son roman Le testament du prophète publié chez Bouquins.