La maison Arléa a été fondée en 1986 par Claude Pinganaud, Jean-Claude et Catherine Guillebaud, dernière des trois à y officier, essentiellement à travers sa collection « 1er Mille » avec des auteurs et autrices telles que Marie Sizun ou Hélène Gestern (Prix RTL-Lire en 2022 pour 555). La maison a été rachetée par le groupe LVMH en 2004. « Un gage d’indépendance », selon Anne Bourguignon, sa nouvelle directrice générale. Si l’ancienne éditrice regimbe à parler d’elle-même, c’est qu’elle estime que son travail, c’est-à-dire les livres qu’elle a édités depuis 1996, seul compte.
D’elle, notamment, on notera le développement de trois axes structurant désormais le catalogue aux plus de 1 000 titres : l’Italie, avec certaines traductions de l’éditrice, comme La Longue Route de sable de Pasolini, ou Les Lieux et la poussière de Roberto Peregalli ; le Japon, avec un catalogue d’environ 40 titres sur les jardins, l’art de vivre, les voyages, et des curiosités comme Au Japon ceux qui s’aiment ne disent pas je t’aime d’Elena Janvier, « désormais un classique de la maison avec 70 000 exemplaires vendus » ; un catalogue dédié aux grands architectes avec des long-sellers sur Tadao Ando par Yann Nussaume ou des best-sellers tels que La désobéissance de l’architecte de Renzo Piano avec près de 30 000 exemplaires vendus, tous formats confondus (GFK).
Anne Bourguignon a également fondé les collections de littérature « La Rencontre », « Les Guides anachroniques » ou, en 2024, « Une journée particulière », dont les noms, à l’image de son travail, parlent d’eux-mêmes.
« Une maison s’inscrit et vit aussi dans un environnement ouvert sur le dehors, l’horizon et donc l’aventure »
Parmi les innombrables auteurs et autrices ayant valu à Arléa de multiples prix et plusieurs places en finale du Femina ou du Renaudot (Élisabeth Barillé, Dominique Barbéris, Hélène Gestern ou Jean-Michel Delacomptée…), on peut également citer Pierre Vidal-Naquet, Cabu, Natacha Wolinski, Simon Leys, Stéphane Lambert, Francis Grembert…
« J’ai toujours eu l’impression de travailler un paysage autour d’une maison que j’aime profondément depuis 30 ans. En assumer aujourd’hui la direction me conforte dans cette idée : une maison s’inscrit et vit aussi dans un environnement ouvert sur le dehors, l’horizon et donc l’aventure », peut-on la laisser conclure en guise de programme pour les années à venir.