Distorsions de concurrence
Celui-ci fait l'objet d'une enquête de la Commission européenne concernant les avantages fiscaux accordés par le Luxembourg, considérés comme des distorsions de concurrence, entre les entreprises, ou les Etats membres de l'Union. Ouverte en 2014, ses résultats devraient être communiqués prochainement, après ceux concernant d'autres groupes visés pour les mêmes raisons.
Dans un effort de communication rare, Amazon déclare avoir investi depuis 2010 "plus de 15 milliards d'euros dans la logistique et les opérations en Europe", et être implanté "sur plus de 80 sites: bureaux, centres de distribution, centres de service pour les vendeurs-tiers et les clients, mais aussi départements de recherche et développement et datacenters Amazon Web Services".
En France, le groupe promet la création de 500 postes, qui vont porter les effectifs permanents à plus de 3500 personnes, selon l'AFP. Anticipant les constatations de l'enquête de la Commission européenne, Amazon a fermé et dissout en 2015 ses principales filiales françaises, les transformant en succursales de sa holding luxembourgeoise.
La Commission reproche au groupe de jouer sur les prix de transfert des prestations entre ses filiales, pour transférer ses bénéfices au Luxembourg dans une holding où ils ne sont pas taxés.
Destruction d'emplois et manque à gagner fiscal
Aux Etats-Unis, les concurrents d'Amazon sont aussi confrontés à une distorsion de la fiscalité, avantageant les entreprises intervenant uniquement sur Internet. Lors de son séminaire d'hiver, l'association des libraires américains (ABA) a rappelé les conclusions d'une étude récemment actualisée sur les conséquences de ces avantages fiscaux.
Le groupe a économisé pour la seule année 2014 quelque 625 millions de dollars (576 millions d'euros) de taxes et impôts locaux. Ramené à l'investissement dans des entreprises individuelles, ce serait "l'équivalent de 3215 commerces, qui auraient réglé 420 millions de dollars de taxes sur la propriété", soit au total plus d'un milliard de dollars (921 millions d'euros) de manque à gagner pour les recettes publiques.
En terme d'emplois, une fois déduits ceux d'Amazon, la perte nette atteint près 136000 postes. L'enquête ne tient toutefois pas compte des emplois dans les entreprises utilisant la marketplace d'Amazon. Ceux-ci sont cependant fragiles, le groupe n'hésitant pas à investir massivement un secteur quand il s'aperçoit qu'il devient rentable, au vu des résultats réalisés par les utilisateurs de sa marketplace.