Avec un chiffre d'affaires en hausse de 40% à près de 89 milliards de dollars (75 milliards d'euros) et un bénéfice net qui double à 5,2 milliards de dollars (4,39 milliards d'euros), Amazon apparaît comme le grand gagnant de la pandémie pour le deuxième trimestre 2020. Ses résultats publiés jeudi, largement supérieurs aux attentes, ont été salués en bourse, où son titre s'appréciait de 5% lors des échanges électroniques après la clôture.
"Nous avons créé plus de 175000 emplois depuis le mois de mars et sommes en train d'en transformer 125000 en des postes permanents", s'est félicité le patron de la firme, Jeff Bezos, dans le communiqué. "Les ventes par des tiers ont de nouveau progressé plus vite que les ventes d'Amazon en direct", a-t-il ajouté, au lendemain d'une audition très suivie devant une commission parlementaire avec les autres géants des technologies, accusés d'abus de position dominante par de nombreux élus politiques.
Le groupe a par ailleurs augmenté ses capacités de livraison de 160% pendant la crise sanitaire. Son service de cloud (informatique à distance), AWS, a généré près de 11 milliards de dollars de recettes.
Gestion de crise
En avril dernier, Jeff Bezos avait annoncé qu'il dépenserait les 4 milliards de dollars (3,37 milliards d'euros) de bénéfice opérationnel amassés au premier trimestre pour investir dans la gestion de la crise sanitaire, des équipements de protection aux augmentations de salaire des employés.
L'entreprise du milliardaire avait été critiquée pour les conditions de travail dans ses entrepôts pendant le confinement, jugées dangereuses pour la sécurité des salariés. En France, Amazon a temporairement fermé ses centres de distribution après qu'une décision de justice lui ait ordonné de se conformer aux mesures de prévention des risques sanitaires.
Pour le troisième trimestre, Amazon a de nouveau budgété 2 milliards de dollars (1,7 milliards d'euros) de coûts liés au coronavirus. Le groupe s'attend en conséquence à un bénéfice opérationnel (indicateur de rentabilité) compris entre 2 et 5 milliards de dollars pour le trimestre en cours, contre 3,2 milliards il y a un an (2,7 milliards d'euros).
"C'est une prévision robuste malgré les 2 milliards de dollars de coûts liés à la Covid-19, donc c'est vraiment un trimestre exceptionnel sur tous les fronts, dans des circonstances extraordinaires", a commenté Charlie O'Shea, le vice-président de l'analyste financier Moody's.