Si, au Japon, le sens de la beauté est poussé à l'extrême, l'harmonie qui en est l'essence se reflète également dans les rapports entre les gens. Le conformisme règne. Après l'école, on trouve un emploi, on se marie, les femmes s'arrêtent de travailler pour élever leurs enfants, leurs maris sortent tard le soir après le bureau avec les collègues où tous s'enivrent pour décompresser. Kyôko, narratrice de No-no-yuri d'Aki Shimazaki est secrétaire de direction dans une grande entreprise de cosmétique.La femme de 35 ans fait plus jeune que son âge, comme sa cadette mais qui à l'inverse d'elle paraît avoir une existence plus bohème : Anzu est céramiste et vit à la campagne avec son enfant qu'elle élève seule. Au grand dam des parents, Kyôko aussi est célibataire ; elle n'a pas prévu de se marier, elle enquille les liaisons sans lendemain, car elle ne veut pas croire aux fadaises des hommes qui vous promettent de quitter leur épouse. Et puis un jour, il lui semble tenir le bon, l'héroïne part avec l'élu de son cœur afin de le présenter à sa petite sœur qui fait de la poterie. Ledit amant ne semble pas être uniquement sensible à l'art de la céramique.
No-no-yuri est le troisième volet d'un cycle romanesque en cinq courts volumes, ou plutôt son troisième mouvement. Chez l'écrivaine canadienne d'origine japonaise et d'expression française, on ressent l'idée d'œuvre symphonique. Même si les pentalogies de Shimazaki forment chacune des unités, on peut écouter ce mouvement seul. Et l'on goûte dans No-no-yuri l'adagiod'un amour à l'ombre de la mort.
No-no-yuri
Actes Sud
Tirage: 17 000 ex.
Prix: 16,50 € ; 176 p.
ISBN: 9782330166236