Samedi, la 10e édition du prix Régine Deforges a distingué Mon vrai nom est Elisabeth, un premier roman signé Adèle Yon, pour son intensité littéraire et la justesse de son regard sur une histoire familiale.
Normalienne, chercheuse en études cinématographiques et cheffe de cuisine entre Paris et la Sarthe, Adèle Yon a écrit pour rompre un silence. Né d’un travail de recherche-création mené au sein du laboratoire SACRe, Mon vrai nom est Elisabeth, paru en février dernier et déjà écoulé à plus de 60 000 exemplaires, retrace la quête de la narratrice sur les traces d’une arrière-grand-mère internée et lobotomisée dans les années 1950.
À l’histoire familiale répond la mémoire collective, et le récit intime prend la forme d’un acte de réparation. Le jury du prix Régine Deforges, comme ceux du Nouvel Obs, de France Télévisions ou du magazine Elle, n’a pas résisté à ce premier ouvrage à la fois intime, radical et bouleversant.
Dixième du nom, le prix Régine Deforges récompense chaque année une première œuvre francophone. Doté de 500 euros et d’un ex-libris personnalisé réalisé par Ex-Libris Paris, il entend faire rayonner la littérature émergente en hommage à l’autrice de La Bicyclette bleue.
Le jury 2025, composé de proches de Régine Deforges tels que Léa Wiazemsky, sa fille, actrice et écrivaine ; Franck Spengler, son fils, éditeur et écrivain ; Simon Roussel, son petit-fils et cofondateur de la librairie La Bicyclette Bleue, mais aussi des écrivains et écrivaines comme Julien Cendres, Elsa Flageul, Noëlle Châtelet, Gilles Marchand, Matthieu Garrigou-Lagrange et Ariane Bois, de libraires telles qu’Anne Ghisoli, Magali Gibeau et Brigitte Desbois, ainsi que du comité de lecture de la ville de Montmorillon, a salué un texte que « Régine Deforges aurait adoré éditer », rappelle Camille Deforges, cofondatrice du prix.
Montmorillon, ville natale de Régine Deforges et Cité de l’Écrit, célébrait cette année la 35e édition de son festival du livre, placé sous le signe des paysages et de l’ouverture à l’ailleurs. Sur la place du Maréchal Leclerc, les lectures, débats, ateliers et dédicaces ont rythmé un week-end d’hommage à la littérature vivante.