“Yes we scan !” : les bibliothèques du futur à Milan

© Laurence Santantonios/LH

“Yes we scan !” : les bibliothèques du futur à Milan

Quels lieux et quelles équipes pour accueillir les publics de demain ? Comment maîtriser la gestion et la pérennité des bibliothèques numériques ? Le réel et le virtuel étaient au programme du 75e congrès de l'Ifla à Milan (23-27 août).

Par Laurence Santantonios
avec ls Créé le 15.04.2015 à 23h36

Les bibliothèques du futur, tel était le thème du 75e congrès de la Fédération internationale des bibliothèques (Ifla), qui se déroulait à Milan du 23 au 27 août (voir actualité du 24 août).

Tout au long des conférences, la question de la bibliothèque comme lieu physique était évoquée. Il s'agit, dans le contexte de la consultation à distance, de le rendre accueillant, confortable, convivial, quitte à se débarrasser des encombrantes collections de livres pour faire la place aux fauteuils et autres espaces de détente et de loisir.

Mais c'est la numérisation des collections qui était au coeur des débats, avec en toile de fond le slogan bien trouvé par un des fabricants exposants du salon : “Yes, we scan !”.

Plus que le fait de scanner qui se réalise désormais un peu partout, la question est aujourd'hui de coordonner la numérisation des collections à l'échelle de la planète et surtout la pérenniser.

La question des négociations avec Google a évidemment été abordée, mais de manière plus pragmatique qu'idéologique, à la différence des débats français qui ont lieu ces jours-ci.

Pour les bibliothécaires, il s'agit surtout de trouver un équilibre juridique entre droit d'auteur et droit de l'utilisateur, entre respect des ayants droit et accès gratuit à l'information.

Une des conférences a été entièrement consacrée à l'accord conclu à l'automne dernier entre les éditeurs et auteurs américains et Google, dont le jugement est attendu le 7 octobre prochain.

La France et les pays francophones sont de plus en plus présents et actifs lors de ce grand rassemblement annuel qui a réunit plus de 3000 bibliothécaires du monde entier.

Aussi bien par ses stands d'exposition (la BNF, la BPI, Inist, l'Abes, etc.), que par le Comité français de l'Ifla (CFI) qui attribue des bourses, développe ses activités de traduction et vient de lancer un blog mis à jour quotidiennement pendant le congrès ou encore l'Association des bibliothèques francophones (AIFBD) née l'année dernière à Montréal après des années de gestation et qui prend de l'envergure.

L'Ifla, c'est aussi une gigantesque fédération d'associations engagées et solidaires qui oeuvrent et font pression sur les politiques pour l'accès universel à la connaissance, la libre circulation des informations, la lutte contre la fracture entre pays pauvre et pays riches.

“Nous sommes riches en idées, a souligné la présidente de l'Association des bibliothèques de Côte-d'Ivoire, mais pauvres en moyens financiers. Et l'Ifla nous permet de trouver des soutiens et des encouragements auprès de nos collègues.”

Parmi les sponsors de l'Ifla figure en bonne place la Fondation Bill et Melinda Gates, qui a doté la fédération d'une subvention de 1,5 million de dollars pour trois ans, et a attribué son prix annuel “Access to Learning Award” (1 million de dollars) au réseau de bibliothèques publiques colombien de Medellin pour son utilisation novatrice des nouvelles technologies au service de toute la communauté.

La présidente de l'Ifla, Claudia Lux, en fin de mandat, laisse désormais la place à Ellen Tise, d'Afrique du Sud.

Le prochain congrès aura lieu en août 2010 à Göteborg, en Suède.

15.04 2015

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