Fresque historique flamboyante et épique, La nuit des morts s’ouvre sur une fin. Celle, la nuit de l’an 323 avant J.-C., d’Alexandre. Le roi, qui a conduit les siens de victoire en victoire d’un bout à l’autre du continent et a connu une fulgurante et brève existence, est en train d’agoniser dans son lit.
Le Madrilène José Angel Mañas fait ensuite revivre l’impétueux fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias, princesse d’Epire. Insolent et provoquant dès l’âge de 12 ans, le jeune Alexandre a appris à ne pas montrer ses sentiments. Avide lion désireux d’obtenir la plus grande gloire, le plus vite possible, il monte sur le trône de Macédoine à tout juste 20 ans.
Il aura à cœur de combattre les Perses d’une main guerrière, un panache blanc sur la tête, monté sur Bucéphale. En n’oubliant pas ce que lui conseillait Aristote : "Méfie-toi de toi-même", et en ayant pour devise "vaincre ou mourir". La nuit des morts retrace de manière originale sa mémorable épopée. Ses conquêtes qui le mènent en Inde, à Suse, la capitale de l’Empire perse achéménide, ou les déserts d’Egypte et d’Hyrcanie. Tour à tour, les voix se mêlent, brossant le portrait d’Alexandre pour mieux raconter la naissance d’une figure emblématique de l’Antiquité.
Parfaitement documenté sur l’époque dans laquelle il nous immerge, José Angel Mañas ne manque jamais de souffle. L’ample roman d’aventures proposé par Anacharsis donne à voir une tout autre facette de l’auteur. De lui, on se souvient de L’affaire Karen (Métailié, 2008) et de Je suis un écrivain frustré (Métailié, 1998). L’éditeur a raison de parler de Salammbô et des Trois mousquetaires à propos d’un opus qui emporte l’adhésion. Al. F.