La parution chez Sonatine des Visages (grand prix des Lectrices de Elle 2010, repris en Points) a imposé le nom de Jesse Kellerman dont les parents, Jonathan et Fay Kellerman, étaient déjà bien connus des amateurs de polars. Désormais publié aux 2 Terres, où ont déjà été traduits Jusqu’à la folie (2011, repris en J’ai lu) et Beau parleur (2012, repris en J’ai lu), Kellerman junior revient avec le réjouissant Bestseller.
William de Nerval, nom de plume de Bill Kowalczyk, a disparu en mer sans que l’on retrouve son corps. Il comptait à son actif une trentaine de thrillers au succès international, dont Fatalité funeste, Risque de danger et Mortelle sépulture, mettant en scène l’agent spécial Richard « Dick » Stapp occupé à sauver le monde libre. Apprenant la nouvelle, Arthur Pfefferkon fait le voyage jusqu’en Californie afin d’assister à l’enterrement. Professeur associé de création littéraire dans une petite faculté de la côte Est, celui-ci n’a pas eu le même parcours que son ami qu’il fréquentait depuis le lycée.
Pfefferkon est l’auteur d’un unique roman, L’ombre du colosse, qui n’a guère eu de succès. Depuis, il en a commencé pas moins de soixante-dix-sept autres, sans jamais aller au bout. Ce qui peut expliquer sa réaction lorsque Carlotta, la veuve de William de Nerval, lui montre un manuscrit de cinq cents pages laissé par le défunt, Jeux d’ombres.
Manuscrit sur lequel Pfefferkon fait main basse lors de son passage dans la villa hollywoodienne des Nerval. Rentré chez lui, il entreprend de le ressaisir, de le débarrasser de ses scories. Stapp devient Harry Shagreen, le titre est désormais Du sang dans les yeux. Le résultat, il l’adresse à son agent signé A. S. Peppers. Bingo, tout change pour lui. Le voici riche, salué par la critique, traduit en 33 langues, « y compris en slovaque, en zlabien et en thaï ».
Les choses seraient simples si un Kellerman à l’humour noir n’avait pas décidé de prendre son héros et ses lecteurs à contre-pied, de les entraîner vers des situations qu’ils étaient loin d’imaginer. Al. F.
